Algérie

Le sacré et le sacrilège



«Ce qui a toujours été sacré pour moi, selon l'éducation que j'ai reçue, est devenu aujourd'hui un sacrilège, tant par les mauvais temps qui courent, le bien que tu peux faire, tel un boomerang fou, te revient en mal pour te mettre face à face avec tes désillusions», me confiait, il y a quelques jours, une tempe grise de la belle génération des sixties. Oui, on souffrait jusqu'à se mettre la tête sur un billot de la mentalité «RHP», on commençait à se faire aussi au diktat des petits cerveaux «clandestins», on acceptait, malgré nos nez trop pointus, de se faire arracher la peau des ongles par des crocs érodés de squales élevés en salle de bain. Mais, de derrière nos dos trop ronds, en silence et sans froufrou aucun, est née par les pores de nos inepties fermentées «la mentalité clando». Le tout sous les yeux éblouis d'un soleil qui a appris à joindre sa cache là où tout le monde a du mal à regarder dans les yeux une lanterne crevée. C'est que la «mentalité clando», fait de plus en plus d'émules. Au point que la ruse, la roublardise, les coups tordus et autres peaux de banane sont devenus la nouvelle «carte de visite» de la «génération spontanée».Nos valeurs que nos parents et nos instit' nous ont inculquées se transforment, sans crier gare, en un enfant adultérin de nos reniements (in)assumés. Et pourquoi le ciel ne veut plus éclater en sanglots, asséchant nos terres et surtout nos c?urs. Par les mauvais temps qui courent, il est facile de vous convaincre à sourire lorsque l'on fourre une main baladeuse dans vos poches trouées, vous arracher le bras de votre honneur quand vous voulez simplement tendre votre main calleuse, vous faire débourser six mois de sueur froide avant que vous ne touchiez votre premier rond de toute votre vie, vous apprendre à réciter par c?ur les sept péchés capitaux avant de vous autoriser à quitter vos frontières indéfinies pour aller laver vos os de toutes les vilénies. Une certaine engeance est devenue si puissante que ça peut, avec l'agilité d'un «croqueur» par vocation, déglutir plus vite que son ombre; ça peut même acheter cash des objets volants, bien identifiés ceux-là, mais avec du flouze volé dans les poches «dévidées» des loosers, creuser un puits avec ses mains nues pour revendre son eau à une baleine assoiffée. La mentalité scélérate, c'est habiter, le visage caché derrière un miroir sans tain, dans une masure érigée avec ses propres os fracassés. Juste pour faire tremper l'ennemi en lui faisant passer son antenne parabolique pour une soucoupe géante où viennent becqueter la nuit les zombis affamés.
Sous nos cieux désorientés, l'on peut même vendre des spaghettis «crado» à un Italien amnésique, fourrer un chocolat frelaté à un Suisse étourdi, offrir un esquimau fondu à un Inuit grelottant de froid; ou apprendre carrément à un homme fait comme un pieu (x) à fabriquer les chapelets de mots dans une langue venue de nulle part...


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