Algérie

LE SACHET DE LAIT SE FAIT DÉSIRER


La crise du lait en sachet est-elle vraiment «passagère» ou relève-t-elle de simples «perturbations» en matière de distribution et de quantité de production par rapport à la forte demande comme c'est soutenu officiellement 'M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ces images de chefs de famille, se levant aux aurores pour faire la queue devant l'épicier du quartier, ou carrément devant une laiterie, en quête d'un sachet de lait, devenu «magique» par la force de sa «pénurie», qui s'offrent devant nos yeux depuis des semaines sont là pour nous replonger dans la triste époque des pénuries tous azimuts du milieu des années 1990.
Une corvée en bonne et due forme avec, en sus, le risque de revenir à la maison bredouille ou de se faire «imposer» d'autres produits alimentaires dont on n'a nullement besoin dans une opération de vente concomitante à laquelle recourent certains épiciers indélicats. Ceci quand le tant convoité sachet de lait n'est pas acquis au prix fort.
Alors, s'agit-il de «simples perturbations» comme le soutiennent les voix officielles ou les retombées de la politique d'austérité, avec notamment, son corollaire, la réduction des factures d'importation dont celle de la poudre de lait comme l'affirment les intervenants et la vox populi ' Dans la première version, chacun des acteurs et des intervenants de la filière lait rejette la responsabilité de cette pénurie sur les autres dans une «farce» dont le simple citoyen semble être le dindon.
C'est ainsi qu'au niveau de l'office interprofessionnel du lait (Onil), on tient à rassurer, une fois de plus, qu'aucune réduction des quotas des 118 laiteries (118 privées et 15 publiques) avec lesquelles il est conventionné, n'a été effectuée. «Nous approvisionnons ces laiteries à hauteur de 140 000 tonnes de poudre de lait mensuellement, soit 140 millions de litres de lait pasteurisé par mois, ce qui donne
4 700 000 litres journellement. Ce qui satisfait largement aux besoins des populations en la matière, affirmait, hier le directeur général de l'Onil. Pour Fethi Nessar, les perturbations enregistrées depuis septembre dernier sont dues à un léger réajustement des quotas, à hauteur de seulement 1% dans les quotas au profit de certaines laiteries du sud».
Notre interlocuteur ne manquera pas de mettre le doigt sur certains «dysfonctionnements» dans le circuit de distribution avec, tiendra-t-il à relever, des quantités énormes de lait pasteurisé distribuées aux cafetiers à défaut de l'être aux épiciers, nombreux à être encore fermés à l'heure de passage des distributeurs».
Revue imminente du dispositif de distribution
Et au premier responsable de l'Onil de faire part d'un tout récent «arrêté interministériel portant modification de la destination du lait pasteurisé en sachet puisqu'il n'est plus question de consommateurs mais de ménages». Ce qui constituera, expliquera-t-il, «un outil de contrôle pour les agents de contrôle relevant du département du commerce surtout que d'autres quantités tout aussi énormes, atterrissent chez les producteurs des divers produits laitiers». Dans cette perspective, ajoutera Nessar, il sera procédé, prochainement, à une revue de l'ensemble du dispositif de distribution du lait en sachet pour une meilleure traçabilité.
Evoquant également les nombreux nouveaux quartiers avec ce que cela suggère comme déplacements de populations entières, le DG de l'Onil affirmera avoir décidé, depuis vendredi dernier, de l'augmentation des quotas en poudre de lait des laiteries de Birkhadem et de Boudouaou, ce qui fait que leur production augmentera de 200?000 litres par jour, Ce que Amine Bellour, un responsable des distributeurs de lait au niveau de la capitale, confirme, estimant que la situation «pourrait s'améliorer tout prochainement à se fier à «l'engagement qui nous a été fait, avant-hier, par le directeur général de Colaital, de se voir attribuer par l'Onil davantage de poudre de lait». «Ce qui aura pour conséquence, ajoutera-t-il, le retour progressif à la normale dans les quotas des distributeurs».
Autre facette de cette crise récurrente du lait en sachet, et que l'on évoque à demi-mot et qui constituerait le fond de cette problématique ; le fait que cette denrée essentielle pour les ménages algériens, est subventionnée. Ce qui attise bien d'«appétits» chez des intervenants dans la filière qui profitent à satiété de cette «vache à traire». Secret de polichinelle face auquel, visiblement, on est incapable d'agir au risque de heurter bien d'intérêts, ou absence seulement de stratégie qui n'est pas le propre de la filière lait, du secteur de l'agriculture et de la sphère économique en général ' L'arrêté interministériel portant modification de la destination du lait pasteurisé en sachet qui parle de ménages et pas de consommateurs dont parle le premier responsable de l'Onil, constituera-t-il la panacée '
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