Ce mois de Ramadan ne semble pas donner du répit au consommateur. Après la hausse vertigineuse des viandes, voilà que le sachet de lait pasteurisé donne du fil à retordre aux ménages. Ce dernier est devenu une denrée rare et son acquisition relève de l'exploit quotidien. Une grande partie de la société trouve toute les peines à s'en procurer. Pour certains pères de famille, il faut se lever tôt et faire toute une gymnastique pour avoir un sachet. Certains sont contraints de faire de longues files auprès des rares commerçants d'alimentation générale qui acceptent toujours de le vendre. Pour d'autres, il faut s'inscrire sur des listes et attendre que ce produit laitier de base et si important en ce mois de carême soit disponible dont le prix varie entre 50 et 60 dinars selon la qualité et la wilaya de production.Pour Redouane, employé dans une entreprise privée : «chaque jour je souffre pour trouver mes deux sachets de lait quotidien nécessaires à ma famille, je fais le tour des commerçants du quartier en les priant de m'en laisser. Parfois ça marche parfois non. Je n'ai pas les moyens d'achet le lait en boîte, mon petit salaire ne me le permet pas». Pour Amina, une femme au foyer : «à cause de la rareté du lait, je ne fais plus de désert au lait ou des flans, comme avant. Mon mari et mes enfants en pâtissent mais que faire. Cette situation inédite est expliquée par les commerçants comme étant les résultats de plusieurs facteurs». Pour Kadda commerçant implanté à la cité Djamel : «la quantité livrée est en-deçà de ce que je peux vendre à mes clients habituels. Je commande 300 sachets par jour et je n'ai que 200 dans le meilleur des cas et selon l'humeur du livreur. Du coup, les premiers venus sont les premiers servis pour être tranquille toute la journée.
Pour ce qui est du prix c'est une autre histoire». Pour d'autres, ils doivent attendre un coup de téléphone des livreurs pour aller s'approvisionner. Certains qui achètent le lait fabriqué dans une wilaya de l'Ouest très réputé pour sa qualité sont confrontés à d'immenses pressions. Pour Djalil qui tient une petite superette «on nous appelle depuis le début du Ramadhan vers 3 heures du matin. Et une fois chez le livreur prés du quartier des Amandiers, on doit, pour chaque 100 sachets de lait, prendre soit du yaourt soit 12 litres de lben, à 100 DA le carton alors que le lait est cédé à 42 DA ce qui nous oblige à le vendre à 50 dinars. Cette situation nous pénalise ainsi que nos clients et nous met dans l'illégalité envers la loi car c'est un produit subventionné et le prix de vente est de 25 DA». Ahmed est plus radical : «je ne vends que pour mes clients de longue date surtout ceux auxquels je fais des crédits pour qu'ils n'iront pas chercher ailleurs et continueront à m'être fidèled et surtout régler leurs ardoises à chaque fin de mois». Pour un autre commerçant, la situation est due aussi à la qualité. Certaines marques se vendent moins qu'à 40 DA le sachet, malgré que son prix en gros est de 34 DA, car de piètre qualité et on ne peut pas préparer du flan avec, par exemple, il y a trop d'eau et peu de poudre. Du côté des nouvelles cités AADL comme celle des 1.300 logements, le sachet a été vendu samedi dernier à 70 dinars sous prétexte qu'il était de bonne qualité et provient d'une usine située à plus de 250 km ce qui génère des frais de transport plus conséquents.
Cette situation a fait que bon nombre de gérants de commerce d'alimentation générale ou de superette ont carrément cessé de vendre le sachet de lait pour ne pas entrer en conflit avec le consommateur ou la direction du Commerce et de la promotion des exportations en cas de contrôle et surtout éviter de subir le diktat des livreurs dont certains ont vu leur appétit du gain facile croître exponentiellement, que ce soit en augmentant leurs marges de façon exagérée ou simplement en pratiquant une vente concomitante immorale et illégale. Notons que plusieurs quartiers comme Maraval n'ont pas vu la couleur du lben en sachet depuis le début du mois et ce sans aucune explication rationnelle.
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Posté Le : 11/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com