Algérie

Le sablier sans sable



Cinquante-septième jour de grève de la faim pour Meryem Mehdi, qui réclame toujours ses droits à la compagnie British Gas ; 4010 jours que Yazid et Noureddine Zerhouni sont ministres de l'Intérieur. Plus que 118 jours avant la Coupe du monde en Afrique du Sud ; 25e jour que le PDG de Sonatrach est sous contrôle judiciaire ; 4 milliards et demi d'années que la Terre existe ; 9e jour sans match de football avec l'équipe nationale dedans. J'ai 24 jours de musique sur mon ordinateur ; l'Algérie est indépendante depuis 16 635 jours ; 151 jours sont passés depuis que le nouveau week-end a essayé de tuer l'ancien. Oui, le temps a l'air de couler, mais on a beau compter les jours qui passent, c'est comme regarder des vagues qui reviennent à leur place en feignant de changer la mer. Bien avant, il y eut l'homme debout, accroupi, assis, rampant ou fuyant. Il y eut l'homme d'Afalou, celui de Tighennif.Puis les ibéro-maurusiens, les libéro-cerbères, puis les Berbères, les punico-berbères, les tunico-berbères, les Almoravides, les almorapleins, les empires du pire et du mieux, l'histoire se faisait en se faisant, construisant et déconstruisant. Puis les Turcs, puis la France, puis l'indépendance, puis une série de coups d'Etat. Puis une guerre civile froide, opposant des islamistes armés au reste d'une population désarmée. Puis un président, venu de loin, arrivé en 4x4 blindé, avec dans les mains un chéquier et des contrats de gré à gré à faire signer par les belligérants. Puis rien, le vide. L'histoire s'est mise à ne pas avancer, à ne répéter que ses impossibilités, à bégayer ses possibilités. Un groupe de pression a pris l'histoire en otage, rien ne bouge.Chakib Khelil n'est pas au courant, Saïd Bouteflika a disparu, Larbi Belkheir est mort. Un sablier sans sable. Dans un pays si jeune et si plein de sable, qui oserait dire que ce n'est pas scandaleux, à part un dirigeant de Sonatrach '


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