Algérie

Le sable et ses dessous



Si l?on tient compte de la décision prise par le gouvernement, il y a quelques mois, l?extraction de sable sera interdite à partir de ce mois de septembre dans tous les lits des oueds dans le souci de protéger la nappe phréatique et l?environnement. Le sable naturel, matériau de première importance dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, sera remplacé par les agrégats extraits des carrières. Au moment où la date butoir de cette décision est arrivée, dans la wilaya de Tizi Ouzou, d?aucuns se demandent si les autorités locales ont réellement préparé le terrain pour substituer les agrégats des carrières au sable naturel sans perturber le fonctionnement des chantiers et sans provoquer la pénurie de ce matériau. Dans cette perspective, la direction de l?énergie, des mines et de l?industrie de la wilaya vient de faire état de nouvelles carrières qui seront ouvertes à l?exploitation prochainement. Selon la DMI, trois nouvelles carrières sont prévues respectivement à Makouda, avec une capacité annuelle de 770 000 tonnes, à Azazga (280 000 t) et à Iboudrarène (100 000 t). La direction de wilaya estime que ces trois carrières viendront renforcer celles déjà existantes à Assi Youcef (200 000 t) annuellement, Azazga (35 000 t) et Mekla (30 000 t). Ainsi, les chiffres avancés par cette administration laissent déduire qu?à la mise en service des nouvelles carrières, le potentiel de production d?agrégats, à Tizi Ouzou, sera de 1 415 000 t par an, un volume qui correspond aux besoins de la wilaya en matière de sable. Mais, lorsqu?on sait que les carrières existantes déjà ne produisent, actuellement, que 265 000 t/an, soit à peine 19% des besoins en sable, les professionnels de l?immobilier et les particuliers ayant lancé des chantiers, notamment dans le cadre du programme d?aide à l?habitat rural, appréhendent d?ores et déjà une forte spéculation sur le sable dans les jours à venir. Tous les ingrédients semblent, ainsi, réunis pour faire perdurer une crise de sable qui compliquera davantage le fonctionnement des chantiers après les perturbations suscitées par la flambée des prix du ciment. Devant cet état de fait, c?est le scénario de 2005 qui risque de se rééditer inéluctablement quand l?extraction clandestine s?est généralisée à travers toutes les cuvettes des oueds, suite à la décision du wali de l?époque ayant mis à l?arrêt la majorité des sablières.


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