Algérie

Le Rusé et le simplet (conte Kabyle)



Le Rusé et le simplet (conte Kabyle)
Dans les montagnes de Kabylie vivaient un vieux et une vieille. Ils avaient 2 fils. L’un était rusé, l’autre simplet. Et oui c’est parfois comme ça dans une famille.

Un jour le vieux père dit à ses fils :

– Mes fils, nous sommes vieux et fatigués. Voilà venu le moment de nous venir en aide. Demain vous irez au champ pour retourner la terre à notre place.

Le lendemain matin, le vieux leur remet deux pioches, la mère une sacoche contenant des olives et un morceau de pain pour le repas.

Le chemin est long jusqu’au champ et il fait si beau. Alors, ils jouent tout le long du chemin à cache-cache et ils grimpent aux arbres pour dénicher des nids.., jouer donne faim. Ils s’installent donc pour manger les olives et le pain avant de repartir. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler. Alors les deux frères s’installent sous un olivier et font une grande sieste. : Hum!

Quand ils se réveillent, la journée est presque finie :

-Ah quoi bon travailler ?

Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort pour le feu et rentrent à la maison.

Une fois arrivés, leur vieux père demande :

– AIors mes fils vous avez bien travaillé?

Les deux frères hochent la tête pour dire :oui!

Et le père ajoute :

– Demain vous sèmerez des fèves et des petits pois. Le lendemain matin le père leur remet un sac contenant des fèves, des petits pois bien tendres et la vielle mère une sacoche avec les olives et le pain pour le repas.

Les deux frères repartent. Il fait si beau, tellement beau, qu’ils jouent tout le long du chemin et qu’ils grimpent encore aux arbres pour dénicher des nids. Puis, comme ils ont faim, ils s’installent pour manger. Ils mangent les olives et le morceau de pain et comme ils ont encore faim, ils prennent une poignée des fèves et de petits pois. lls sont si tendres et si croquants, qu’ils en mangent une deuxième puis une troisième et bientôt, il ne reste plus rien dans le sac.

Alors ils repartent. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler…Les deux frères s’installent donc à l’ombre de l’olivier et font une grande sieste hum !

Quand ils se réveillent, la journée est presque finie et ils n’ont plus rien à semer. Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort et rentrent à la maison.

Là, le vieux père leur demande :

– Alors mes fils, vous avez semé ? Les deux frères se contentent de hocher la tête. Et le père ajoute :

– Demain, vous irez arroser.

Et le temps a fait ce qu’il avait à faire, il a passé. Chaque jour, ils allaient au champ et revenaient sans avoir travaillé. L’hiver est venu, le vieux père les envoyait de temps à autre pour surveiller si tout poussait.

Et puis, l’abeille s’est mise à bourdonner et l’oiseau à chanter. Le printemps était là. Les paysans alentour, remontaient de leurs champs des paniers remplis de fèves et de petits pois qu’ils allaient vendre au marché. Le vieux père a dit à ses fils :

– Demain vous irez faire la récolte. Le lendemain, ils sont repartis avec un âne chargé de deux grands paniers. En chemin, ils n’ont pas joué, ils n’avaient pas trop envie.

Arrivés de bonne heure au champ le Simplet a dit à son frère :

– Qu’est ce qu’on va faire, nous n’avons rien à récolter ?

Le simplet lui a répondu ;

– Regarde cette plume que j’ai dans ma main. Je vais la lancer en l’air. Là où elle tombera, nous ferons notre récolte. Il a lancé la plumé qui s’est envolée dans les airs, ils l’ont suivie avec leur âne. Ils ont traversé un ruisseau et voilà que la plume se pose dans un champ extraordinaire !

Il y a là toutes sortes de fleurs et de plantes gigantesques…et dans un coin du champ, des fèves et des petits pois gros.

Ils attachent leur âne à un arbre et se mettent à remplir les paniers. Seulement, ce qu’ils ne savent pas c’est que ce champ appartient à TSERIEL, l’ogresse. Et elle se tenait là cachée derrière un arbre en se disant :

– Patience mes petits, patience…

En attendant, elle a mangé l’âne et lorsque les deux paniers étaient remplis à ras bord, elle a surgi devant les deux garçons :

– Alors mes fils, que faites-vous dans mon champ ?

ils ont tout de suite reconnu TSERIEL et ils ont baissé la tête et se sont mis à trembler. TSERIEL a ajouté :

Il se fait tard, vous ne pouvez pas rentrer chez vous à cette heure. Vous mangerez et dormirez chez moi ce soir !

Et TSERIEL les a fait rentrer dans sa maison. Là, elle a demandé au simplet :

– Qu’est-ce que tu manges, du couscous de blé ou du couscous de cendre ?

Le simplet n’a pas réfléchi et a dit :

– Du couscous de blé !

– Eh bien, tu auras du couscous de cendre ! et puis elle a demandé au rusé :

– Et toi mon fils, qu’est-ce que tu veux manger ?

Le rusé a répondu :

– Du couscous de cendre vieille mère !

Après ce reaps, ils se sont couchés. Le simplet s’est aussitôt endormi. Le rusé lui ne dormait pas. Il savait bien que personne n’était jamais ressorti vivant de chez l’ogresse et il se demandait quoi faire.

Il a eu une idée. Il est allé trouver TSERIEL et lui a dit :

– Vieille mère, parfois la nuit je me réveille et je fais du bruit. Je ne voudrais pas te déranger, toi qui nous a si bien accueillis. Aussi dis-moi comment le sommeil fait-il pour entrer en toi.

L’ogresse lui a répondu :

– C’est facile mon fils ! Lorsque tu entendras dans mon ventre tous les animaux que j’ai mangés alors tu peux être sûr que je dors.

Le rusé s’est recouché, mais il ne dormait que d’un oeil. C’est alors qu’il a entendu son âne braire dans le ventre de TSERIEL et puis une vache meugler, un mouton bêler et 3 poules caqueter.

Il a réveillé le Simplet qui dormait à poings fermés et il a ouvert la porte de la maison. Puis il lui a dit :

– Fais bien attention la porte, mon frère. Le simplet a donc pris la porte sur son dos.

Et ils étaient là dehors à courir, le rusé devant et le simplet qui soufflait derrière. Voilà que le rusé aperçoit un buisson d’épines. Il dit alors à son frère :

– Fais bien attention aux épines !

Et le simplet posa la porte et pris les épines sur son dos. Et puis ils ont continué de courir. Plus loin, le rusé voit une pierre il dit à son frère :

– Mon frère, fais bien attention à la pierre.

Et le simplet pose les épines et prend la pierre sur son dos. Encore plus loin le rusé aperçoit un olivier qui barre le chemin. Il dit à son frère :

– Fais bien attention la pierre.

Et le simplet arrache l’olivier et le porte sur son dos.

Et voilà que devant le rusé, se trouve une rivière profonde et infranchissable. Il s’arréte et dit son frère :

– Que faire, nous ne pouvons plus avancer ? Il se retourne et voit l’olivier sur le dos de son, frère. Il lui dit :

– Quelle bonne idée tu as eu mon frère !

Le Simplet dépose l’olivier au bord de l’eau. Ils grimpent sur le tronc et emportés par le courant ils s’éloignent…

Bientôt, ils aperçoivent leur village, partout des cris et de la lumière. C’est que tout le village est à leur recherche. Lorsqu’on les reconnaît, personne n’en croit ses yeux.

Alors le rusé dit :

– Père, mère, nous avons menti

Et la vielle mère lui répond :

– Je sais mon fils mais que m’importe les fèves et les petits pois, puisque vous nous êtes rendus…

Et c’est ainsi que mon conte finit.

Ecrit et raconté par Maria Mérel

Dans les montagnes de Kabylie vivaient un vieux et une vieille. Ils avaient 2 fils. L’un était rusé, l’autre simplet. Et oui c’est parfois comme ça dans une famille.

Un jour le vieux père dit à ses fils :

– Mes fils, nous sommes vieux et fatigués. Voilà venu le moment de nous venir en aide. Demain vous irez au champ pour retourner la terre à notre place.

Le lendemain matin, le vieux leur remet deux pioches, la mère une sacoche contenant des olives et un morceau de pain pour le repas.

Le chemin est long jusqu’au champ et il fait si beau. Alors, ils jouent tout le long du chemin à cache-cache et ils grimpent aux arbres pour dénicher des nids.., jouer donne faim. Ils s’installent donc pour manger les olives et le pain avant de repartir. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler. Alors les deux frères s’installent sous un olivier et font une grande sieste. : Hum!

Quand ils se réveillent, la journée est presque finie :

-Ah quoi bon travailler ?

Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort pour le feu et rentrent à la maison.

Une fois arrivés, leur vieux père demande :

– AIors mes fils vous avez bien travaillé?

Les deux frères hochent la tête pour dire :oui!

Et le père ajoute :

– Demain vous sèmerez des fèves et des petits pois. Le lendemain matin le père leur remet un sac contenant des fèves, des petits pois bien tendres et la vielle mère une sacoche avec les olives et le pain pour le repas.

Les deux frères repartent. Il fait si beau, tellement beau, qu’ils jouent tout le long du chemin et qu’ils grimpent encore aux arbres pour dénicher des nids. Puis, comme ils ont faim, ils s’installent pour manger. Ils mangent les olives et le morceau de pain et comme ils ont encore faim, ils prennent une poignée des fèves et de petits pois. lls sont si tendres et si croquants, qu’ils en mangent une deuxième puis une troisième et bientôt, il ne reste plus rien dans le sac.

Alors ils repartent. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler…Les deux frères s’installent donc à l’ombre de l’olivier et font une grande sieste hum !

Quand ils se réveillent, la journée est presque finie et ils n’ont plus rien à semer. Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort et rentrent à la maison.

Là, le vieux père leur demande :

– Alors mes fils, vous avez semé ? Les deux frères se contentent de hocher la tête. Et le père ajoute :

– Demain, vous irez arroser.

Et le temps a fait ce qu’il avait à faire, il a passé. Chaque jour, ils allaient au champ et revenaient sans avoir travaillé. L’hiver est venu, le vieux père les envoyait de temps à autre pour surveiller si tout poussait.

Et puis, l’abeille s’est mise à bourdonner et l’oiseau à chanter. Le printemps était là. Les paysans alentour, remontaient de leurs champs des paniers remplis de fèves et de petits pois qu’ils allaient vendre au marché. Le vieux père a dit à ses fils :

– Demain vous irez faire la récolte. Le lendemain, ils sont repartis avec un âne chargé de deux grands paniers. En chemin, ils n’ont pas joué, ils n’avaient pas trop envie.

Arrivés de bonne heure au champ le Simplet a dit à son frère :

– Qu’est ce qu’on va faire, nous n’avons rien à récolter ?

Le simplet lui a répondu ;

– Regarde cette plume que j’ai dans ma main. Je vais la lancer en l’air. Là où elle tombera, nous ferons notre récolte. Il a lancé la plumé qui s’est envolée dans les airs, ils l’ont suivie avec leur âne. Ils ont traversé un ruisseau et voilà que la plume se pose dans un champ extraordinaire !

Il y a là toutes sortes de fleurs et de plantes gigantesques…et dans un coin du champ, des fèves et des petits pois gros.

Ils attachent leur âne à un arbre et se mettent à remplir les paniers. Seulement, ce qu’ils ne savent pas c’est que ce champ appartient à TSERIEL, l’ogresse. Et elle se tenait là cachée derrière un arbre en se disant :

– Patience mes petits, patience…

En attendant, elle a mangé l’âne et lorsque les deux paniers étaient remplis à ras bord, elle a surgi devant les deux garçons :

– Alors mes fils, que faites-vous dans mon champ ?

ils ont tout de suite reconnu TSERIEL et ils ont baissé la tête et se sont mis à trembler. TSERIEL a ajouté :

Il se fait tard, vous ne pouvez pas rentrer chez vous à cette heure. Vous mangerez et dormirez chez moi ce soir !

Et TSERIEL les a fait rentrer dans sa maison. Là, elle a demandé au simplet :

– Qu’est-ce que tu manges, du couscous de blé ou du couscous de cendre ?

Le simplet n’a pas réfléchi et a dit :

– Du couscous de blé !

– Eh bien, tu auras du couscous de cendre ! et puis elle a demandé au rusé :

– Et toi mon fils, qu’est-ce que tu veux manger ?

Le rusé a répondu :

– Du couscous de cendre vieille mère !

Après ce reaps, ils se sont couchés. Le simplet s’est aussitôt endormi. Le rusé lui ne dormait pas. Il savait bien que personne n’était jamais ressorti vivant de chez l’ogresse et il se demandait quoi faire.

Il a eu une idée. Il est allé trouver TSERIEL et lui a dit :

– Vieille mère, parfois la nuit je me réveille et je fais du bruit. Je ne voudrais pas te déranger, toi qui nous a si bien accueillis. Aussi dis-moi comment le sommeil fait-il pour entrer en toi.

L’ogresse lui a répondu :

– C’est facile mon fils ! Lorsque tu entendras dans mon ventre tous les animaux que j’ai mangés alors tu peux être sûr que je dors.

Le rusé s’est recouché, mais il ne dormait que d’un oeil. C’est alors qu’il a entendu son âne braire dans le ventre de TSERIEL et puis une vache meugler, un mouton bêler et 3 poules caqueter.

Il a réveillé le Simplet qui dormait à poings fermés et il a ouvert la porte de la maison. Puis il lui a dit :

– Fais bien attention la porte, mon frère. Le simplet a donc pris la porte sur son dos.

Et ils étaient là dehors à courir, le rusé devant et le simplet qui soufflait derrière. Voilà que le rusé aperçoit un buisson d’épines. Il dit alors à son frère :

– Fais bien attention aux épines !

Et le simplet posa la porte et pris les épines sur son dos. Et puis ils ont continué de courir. Plus loin, le rusé voit une pierre il dit à son frère :

– Mon frère, fais bien attention à la pierre.

Et le simplet pose les épines et prend la pierre sur son dos. Encore plus loin le rusé aperçoit un olivier qui barre le chemin. Il dit à son frère :

– Fais bien attention la pierre.

Et le simplet arrache l’olivier et le porte sur son dos.

Et voilà que devant le rusé, se trouve une rivière profonde et infranchissable. Il s’arréte et dit son frère :

– Que faire, nous ne pouvons plus avancer ? Il se retourne et voit l’olivier sur le dos de son, frère. Il lui dit :

– Quelle bonne idée tu as eu mon frère !

Le Simplet dépose l’olivier au bord de l’eau. Ils grimpent sur le tronc et emportés par le courant ils s’éloignent…

Bientôt, ils aperçoivent leur village, partout des cris et de la lumière. C’est que tout le village est à leur recherche. Lorsqu’on les reconnaît, personne n’en croit ses yeux.

Alors le rusé dit :

– Père, mère, nous avons menti

Et la vielle mère lui répond :

– Je sais mon fils mais que m’importe les fèves et les petits pois, puisque vous nous êtes rendus…

Et c’est ainsi que mon conte finit.




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