Les services de l’immigration ont dressé une liste très restreinte d’emplois pouvant être pourvus par la main-d’œuvre originaire des pays situés hors des frontières de l’Union européenne.Dorénavant, les permis de travail seront attribués au compte-gouttes. Par exemple, les danseurs de ballet et les entraîneurs d’équitation étrangers peuvent toujours tenter leur chance en Grande-Bretagne. Mais pas les informaticiens, les médecins et les travailleurs du bâtiment.
Dans le sillage des lois antimigratoires mises en place depuis plusieurs mois, le gouvernement de Gordon Brown vient d’élaborer un nouveau texte visant à restreindre le recours à la main-d’œuvre originaire des pays se trouvant hors de l’Union européenne. Les inspirateurs de cette loi fondent leur initiative sur la saturation du marché de l’emploi, dans la majorité des secteurs. Les domaines accusant encore une pénurie sont portés sur une liste restreinte qui comprend outre les émules de Noureïev, les infirmiers qualifiés, les officiers de la marine, les chefs de cuisine et les enseignants de mathématiques et de sciences. Sur la base de la nouvelle législation, les employeurs qui souhaitent faire appel à des travailleurs étrangers devront se conformer au contenu de la liste susmentionnée. Dans le cas contraire, ils s’exposeront à des sanctions.
En avril dernier, l’entrée en vigueur du dispositif sur l’immigration à points avait inauguré le cycle des restrictions. La Grande-Bretagne qui était connue pour être une terre d’accueil se barricade. La grave crise économique à laquelle elle fait face actuellement exacerbe ses velléités de repli. Les partisans d’une immigration zéro considèrent que l’arrivée massive des étrangers accentue la pression sur les marchés du travail et de l’immobilier déjà en crise. Pis, des responsables au gouvernement, à leur tête la patronne du Home Office (ministère de l’Intérieur), Jackie Smith, estime que ce déferlement, dans la situation actuelle, encourage le crime et l’insécurité. Même les immigrants de l’Europe de l’Est ne sont pas épargnés par la poussée du chauvinisme qui s’empare des Britanniques.
Cependant, l’hostilité à l’arrivée d’étrangers s’exerce davantage sur les ressortissants des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. La chasse des sans-papiers n’a jamais connu un tel essor. Il y a quelques mois, le gouvernement révélait le contenu de mesures visant à stopper l’emploi au noir d’immigrants en situation irrégulière. De lourdes amendes (10 000 livres pour chaque employé) ont été fixées pour sanctionner les employeurs délictueux. Le nombre des interpellations effectuées par les agents de police et des services de l’immigration durant deux mois (mars et avril) en 2007 représente le double de l’ensemble des délits enregistrés pendant une décennie. La moyenne des reconductions aux frontières connaît également une hausse.
À titre d’exemple, un Algérien est expulsé tous les deux jours du territoire britannique. Pour compliquer davantage les projets des prétendants à l’eldorado britannique, les conditions d’octroi du visa touristique et de l’asile politique ont été rendues plus difficiles.
La naturalisation est également soumise à de nouveaux critères draconiens. Désormais, pour obtenir la nationalité britannique, les candidats doivent patienter 8 ans (au lieu de 5 auparavant), maîtriser parfaitement la langue anglaise, avoir un casier judiciaire vierge, s’impliquer dans des actions communautaires et débourser un peu plus d’argent.
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Posté Le : 13/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samia Lokmane-Khelil
Source : www.liberte-algerie.com