Algérie

«Le Royaume-Uni est préoccupé par la prolifération des armes libyennes»



«Le Royaume-Uni est préoccupé par la prolifération des armes libyennes»
Qu’elles restent en Libye ou qu’elles soient acheminées vers des pays riverains, les armes constituent une grande menace pour toute la région. Il y a une détermination de tous les Etats du Sahel à combattre le terrorisme. Ce sont quelques phrases prononcées à Alger par le conseiller du Premier ministre britannique chargé de la lutte contre le terrorisme, le général-major Robin Saerby.
Qualifiée de «leader» en matière de lutte contre le terrorisme, l’Algérie est appelée, selon le général-major Saerby, conseiller du Premier ministre britannique sur les questions du terrorisme dans les régions de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Sahel, à «jouer un rôle primordial» dans la lutte contre les réseaux d’AQMI, qui sévissent dans la région sahélo-saharienne.
Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger, en présence de Martyn Ropert, ambassadeur, le conseiller est revenu sur les travaux du groupe de contact algéro-britannique sur les questions de la lutte contre le terrorisme et du terrorisme au Sahel et qui ont pris fin mardi dernier. Ils ont été coprésidés avec Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès du président de la République et coordinateur du groupe interministériel chargé de l’action extérieure dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
Le général-major Saerby a expliqué: «Les trois réunions du groupe de travail ont très constructives pour les deux parties. C’était une occasion pour échanger les analyses, les informations et les points de vue sur l’évolution de la lutte contre le terrorisme dans les deux pays et surtout dans la région du Sahel eu égard aux derniers développements survenus en Libye.» Expert en la matière, le conférencier est présenté par son ambassadeur comme étant une sommité militaire dans son pays, cumulant une longue expérience au Moyen-Orient et en Bosnie, mais également comme «un bon ami» étant donné qu’il est «à sa troisième visite» à Alger. Il a commencé par faire l’éloge de la coopération avec l’Algérie en disant : «Nous sommes contents des efforts consentis par l’Algérie dans le domaine du contre-terrorisme et nous partageons ses points de vue dans plusieurs domaines, dont celui du paiement des rançons aux terroristes.» De ce fait, a-t-il souligné, «nous la soutenons pleinement dans ses actions».
Pour ce qui est de la menace d’Al Qaîda au Maghreb, le conseiller britannique la qualifie de «très importante» au point de mettre son pays dans l’obligation d’aider les Etats de la région à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme. «L’Algérie a enregistré beaucoup de succès dans sa lutte contre le terrorisme. Mais nous estimons que dans la région du Sahel, la menace est croissante. Raison pour laquelle, de nos jours, il y a cette inquiétude. Ce qui s’est passé en Afghanistan doit nous rappeler toujours qu’il ne faut jamais laisser des espaces aussi immenses sans contrôle de l’Etat. Il faut consentir plus d’efforts pour faire face à cette menace d’AQMI dans le Sahel.» Le conférencier a cité l’Algérie comme axe principal dans la lutte contre AQMI en disant : «Eu égard aux ressources (de l’Algérie) en matière d’expertise et de capacités humaines, nous pensons que dans la région du Sahel, elle peut jouer un rôle de leader en matière de lutte contre la menace d’Al Qaîda. Nous sommes d’accord sur le fait que le terrorisme est d’abord une question qui concerne avant tout les pays du champ. La coopération entre ces derniers est une bonne chose. De ce fait, nous avons établi une bonne entente avec les Etats de la région et nous pensons que des rencontres avec eux seront également constructives.» Interrogé sur la circulation des armes en provenance de Libye, le général-major a préféré laisser la réponse à l’ambassadeur du royaume, Martyn Ropert, qui a exprimé la «préoccupation» de son pays face à la prolifération d’armement lourd en disant : «Nous sommes autant que les pays du Sahel inquiets de la circulation incontrôlée des armes qui met en péril la stabilité de toute la région et nous devons agir ensemble pour connaître leur origine et parvenir à les détruire.» Pour lui, «qu’elles restent en Libye ou qu’elles soient acheminées vers d’autres pays riverains, cet armement constitue une grande menace pour toute la région», notant au passage qu’il «reste convaincu que le gouvernement de transition en Libye sera fort et capable de faire face à ce danger. Nous l’aiderons pour y arriver et nous travaillons dans ce sens avec d’autres pays pour y arriver…». Le conseiller britannique a néanmoins esquivé la question relative aux risques de l’instauration éventuelle d’un état théocratique en Libye. «Nous ne pensons pas que cela va être le cas mais cette question concerne les Libyens. Bien entendu un gouvernement fort en Libye peut faire face à la menace d’AQMI. Toutes nos discussions avec le CNT se concentrent sur la paix et la stabilité qui seront la priorité des nouvelles autorités. Le rôle du Royaume-Uni est de soutenir tous les efforts allant dans ce sens. Nous avons d’ailleurs senti une grande détermination partout dans la région pour combattre le terrorisme. Nous comprenons parfaitement l’inquiétude des Algériens. D’ailleurs c’est une question qui a été largement abordée lors des discussions au sein du groupe de contact.»  A la question de la nature de l’aide que la Grande-Bretagne peut apporter à la région en général et à l’Algérie en particulier, le conseille britannique a répondu : «Nous n’allons pas envoyer des troupes militaires, mais plutôt renforcer les compétences locales à travers une assistance soutenue et une aide comme par exemple dans le domaine des explosifs. Notre rôle est de renforcer les compétences de l’Algérie et de faire en sorte d’arrêter le financement des groupes terroristes en luttant contre le paiement des rançons. Nous travaillons également avec le mali, Niger, Mauritanie pour leur donner le soutien nécessaire à la lutte, mais notre plus grande coopération reste avec l’Algérie, du fait de ses ressources immenses dans le domaine de la lutte qui peuvent être utilisées pour aider ses voisins.» a-t-il conclu.


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