Algérie

Le rouge des affiches



Les panneaux réservés à l?affichage des listes des candidats des partis politiques et des indépendants ont offert durant la campagne, qui s?est achevée, une pâle image de ce que sera le scrutin du 17 mai. En effet, selon le constat même des citoyens agglutinés devant ces panneaux, la majorité des affiches dénote d?un mauvais goût, quant au choix des couleurs notamment et celui de la qualité de l?impression de ces supports. Avoir une vision esthétique de haute teneur, c?est trop exiger de nos proposés à la députation. Et ce n?est pas tout, car des citoyens restent sans voix quand ils constatent - ce que par contre ne voit pas la commission Bouchaïr alors qu?il est de son devoir de le faire - que certains partis politiques osent piétiner la mémoire collective, les symboles de la révolution et la mémoire des martyrs de la guerre de libération, sans que nul ne s?en offusque, même pas la famille révolutionnaire. Comment alors s?étonner de retrouver comme fond d?affiche un Lamoricière brandissant une épée et s?en allant massacrer des Algériens, et comment encore voir les symboles de tout un peuple et d?une nation accaparés par un seul parti politique ? Ni l?emblème national ni Abdelhamid Benbadis n?ont échappé au rapt de la mémoire organisé à l?insu des pouvoirs publics et des lois de la République. L?affichage anarchique et carrément sauvage sur les murs des institutions et autres bâtisses de la ville est non seulement une atteinte grave au cadre, mais aussi une atteinte à la propriété privée. Cette situation semble donner du fil à retordre aux responsables de la commission de surveillance des élections, et comble de l?ironie et de la bêtise, les murs mêmes de la bâtisse qui abrite le siège de la commission de surveillance des élections ont été la cible des afficheurs. Seule satisfaction enregistrée concernant cette campagne, les gosses nous ont « gratifiés » d?un plaisant lynchage qui n?a pas manqué de donner un ton humoristique, voire tout à fait comique à la chose. Ainsi, Louiza Hanoune se retrouve avec une moustache bien fournie, Saïd Sadi, malgré son sourire affable, présente en guise de dentition, quelques chicots, des candidats FLN portent hélas des oreilles d?ânes, d?autres candidats se présentent à leurs électeurs, grâce à la malice des bambins, avec des lunettes noires, des boucles d?oreilles, des cheveux pour les chauves, etc. Comme quoi, la campagne électorale a procuré aux Constantinois, sinon à tous les Algériens, bien des désagréments ; cependant les gosses leur rendent justice et caricaturent merveilleusement bien la réalité de ces joutes.


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