Algérie

«Le roman de l'Emir Abdelkader» de Loïc Barrière



«Le roman de l'Emir Abdelkader» de Loïc Barrière
L'auteur de «Le roman d'Abdelkader», Loïc Barrière, a mis en valeur, mercredi dans une interview au Figaro, le caractère humaniste de l'Emir et son souci permanent de protéger l'humain et son patrimoine.«Quand Daech décapite ses otages, il est utile de rappeler comment l'Emir traitait les prisonniers de guerre. Lorsque les fanatiques détruisent Palmyre ou les manuscrits de Tombouctou, souvenons-nous qu'Abdelkader sauvegardait tous les manuscrits qu'il pouvait», a indiqué Loïc Barrière dont son ouvrage vient de sortir chez Les Points sur les i Editions. «S'il (Emir) vivait aujourd'hui, il s'efforcerait de protéger les chrétiens d'Orient», a-t-il souligné, expliquant que pour le chef algérien, «la notion de miséricorde est essentielle». «Certes, il a fait la guerre au nom du djihad, mais il s'agissait pour lui d'une guerre défensive qui interdisait la barbarie», a ajouté le romancier qui a rappelé que l'Emir «est allé jusqu'à proposer au premier évêque d'Alger d'envoyer un prêtre dans sa smala». Pour ce chef, qui avait «l'esprit chevaleresque», Loïc Barrière a relevé qu'il prêchait par l'exemple: «des vêtements pareils à ceux de ses hommes, pas de demeure somptueuse, très peu de biens en dehors des manuscrits et des livres». «Il refusait de tuer ses prisonniers, contrairement aux usages de l'époque, et s'est efforcé de les bien traiter», a-t-il rappelé, avant de noter qu'après sa décision d'arrêter ses hostilités avec l'armée coloniale française, «il choisit de mener une vie de reclus et d'ascète». L'auteur a rappelé également que son «héroïsme», lorsqu'il a sauvé, lors de son exil à Damas, des milliers de chrétiens d'un massacre, relaté par la presse occidentale, fait de lui «une star internationale». «Des lettres et des cadeaux lui parviennent de Russie, de France, de Grande-Bretagne. Le président des Etats-Unis lui offre deux pistolets incrustés d'or», a-t-il précisé, soulignant que lorsqu'il était prisonnier en France, son biographe britannique, Charles Henry Churchill, écrivait: «Poussés par des sentiments complexes de curiosité, de sympathie et d'admiration, hommes d'Etat, diplomates et soldats, c'était à qui viendrait rendre hommage à l'auguste prisonnier». Pour rappel, Loïc Barrière est un écrivain et journaliste français, né à Rouen le 20 septembre 1967. À partir des années 1990, il se rendra à de nombreuses reprises dans le monde arabe, Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Syrie, Liban, Egypte, voyages qui lui apporteront la matière de ses deux premiers romans. En 1999, il dirige un recueil de nouvelles d'auteurs marocains, « Des nouvelles du Maroc », aux éditions Paris-Méditerranée, dans lequel apparaissent des textes d'auteurs confirmés comme Mohamed Choukri, Salim Jay, Rachid O ou encore Abdellah Taïa dont ce sont les tout premiers écrits publiés. En 2004, paraît un roman, « Quelques mots d'arabe » (éditions du Seuil), récit d'un jeune Français venu au Maroc dans l'espoir de sauver du suicide un jeune chômeur marocain. Inspiré en partie de l'enfance de l'auteur, le roman décrit l'apprentissage de la langue arabe par un adolescent dans une ville ouvrière où il côtoie des élèves issus de l'immigration maghrébine. Il contient aussi des pages sur l'Algérie et la Mauritanie. Le livre, malgré ses aspects pessimistes, décrit la possibilité d'une rencontre dépassionnée entre l'Europe et le monde arabe.


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