«Le rôle du Conseil est d'organiser le dialogue»

- Quelle est votre appréciation du secteur de l'hydraulique en Algérie et de sa gestion '
L'Algérie est aujourd'hui l'un des pays qui consacre le plus de financement pour l'eau et l'assainissement par habitant. C'est donc une avancée vraiment importante. Il ne faut pas croire que tout se fait en un jour, il faut du temps. Et la politique algérienne de l'eau s'inscrit dans la durée. C'est le plus important. Depuis plus de 15 ans, il y a un effort considérable et nous le citons en exemple à  travers le monde comme la capacité à  comprendre qu'une politique de l'eau, c'est une politique qui dure. En mars 2012 se tiendra le Forum mondial de l'eau à  Marseille. Ce forum est celui des solutions. Tous ceux qui y participeront doivent àªtre conscients qu'ils doivent apporter des solutions concrètes. J'espère que l'Algérie y sera très présente.     
- Que pensez-vous du partenariat public-privé algérien dans ce domaine '
L'Algérie invente son propre mode d'organisation de partenariat public-privé, sans complexe, comme l'a dit M. Sellal. C'est-à-dire que l'Algérie a observé ce qui s'est fait de par le monde, avec des succès et échecs, et a adapté, à  travers des sortes de contrats de management, une politique de relation entre le public et le privé, algérien ou étranger, basé avant tout sur un transfert de savoir-faire. Et cela est important. C'est préparer les techniciens, les ingénieurs, les administrateurs algériens à  la gestion de l'eau dans les grandes villes d'Algérie, pour qu'un jour il puisse y avoir autosuffisance totale.
- La ressource hydrique tend à  se raréfier dans de nombreuses contrées, créant des conflits. Ira-t-on vers des guerres de l'eau '
Il y a toujours eu, dans l'histoire des civilisations, des tensions autour de l'eau, autour d'un puits, d'une oasis, d'un fleuve. Mais on peut constater qu'à travers les siècles, notamment ces 50 dernières années, même quand des pays étaient en guerre, ils ont souvent privilégié une coopération sur la question de l'eau. Ceci est le cas entre le Pakistan et l'Inde, ou le long du Mékong en Asie du Sud-Est ou encore pour le Tigre et l'Euphrate au Proche-Orient. Aujourd'hui, il y a de nouvelles tensions sur des fleuves autour desquels les pays se développent, comme par exemple le bassin du Nil. Le rôle du Conseil mondial de l'eau est d'organiser des facilitations pour que les uns et les autres puissent se parler, dialoguer et àªtre en route pour la paix.