Algérie

Le rôle des juges escamoté ALORS QUE LE DEBAT POLITIQUE PORTE SUR LA FRAUDE


Le rôle des juges escamoté                                    ALORS QUE LE DEBAT POLITIQUE PORTE SUR LA FRAUDE
Les magistrats estiment «nécessaire la révision du statut particulier»
Les magistrats payés entre «7 et 16 millions de centimes, exigent le même salaire que ceux des cadres supérieurs de l'Exécutif et du Législatif».
Un juge électoral est aussi un juge de la moralité de l'élection, du règlement des contentieux électoraux. Le juge est le garant d'une élection transparente et libre. Or «le système des quotas, dont le système politique algérien n'arrive toujours pas à se défaire, est toujours de mise», selon les observateurs et même les partis politiques de l'Alliance présidentielle. «La fraude qui s'est érigée en forme d'institution est un élément structurant de la vie politique», a commenté hier, le professeur Rachid Tlemçani. «Le résultat des consultations électorales est pré-déterminé par un rapport de force entre les groupes politiques et les groupes d'intérêts», a-t-il indiqué. «Les organisateurs du scrutin sont toujours les mêmes. Ils agissent avec les mêmes méthodes et mode opératoire que même la présence massive des observateurs internationaux sera inutile», a-t-il ajouté. Cela étant, sur le plan purement technique «la loi sur les élections n'a pas défini le rôle des magistrats au niveau des commissions communales ni la façon de les impliquer dans l'encadrement des élections», selon le président du Syndicat de magistrats.
Le Syndicat national des magistrats (SNM) a réitéré, en cette période pré-électorale, la révision du régime indemnitaire des magistrats ainsi que la demande de révision du statut particulier régissant la corporation.
Les magistrats dont la fourchette des salaires se situe entre «7 et 16 millions de centimes, exigent l'alignement de leurs revenus sur ceux des cadres supérieurs relevant des autres pouvoirs, à savoir l'exécutif et législatif», selon Djamel Aïdouni. «Sommes-nous des cadres supérieurs ou non, ne serait-ce qu'au nom de l'impératif de l'équilibre entre les trois pouvoirs'» s'est-il demandé lors de l'ouverture de l'année judiciaire à la cour d'Alger. Si cela se réalisait, les quatre chefs des juridictions suprêmes, notamment les présidents de la Cour suprême et du Conseil d'Etat et procureur général au Conseil d'Etat, se verront accorder des salaires de valeur égale à ceux du chef de l'Exécutif ou le Premier ministre et des présidents des deux chambres, APN et Sénat. Les magistrats estiment «nécessaire la révision du statut particulier des magistrats et la révision de leur régime indemnitaire, pour qu'il s'adapte avec les augmentations qu'ont connues les régimes indemnitaires des cadres supérieurs de l'Etat».
Pour rappel, «les magistrats ont bénéficié d'importantes augmentations allant jusqu'à 80% en 2008, cependant, cette augmentation est insuffisante aujourd'hui, en comparaison des augmentations dont ont bénéficié d'autres secteurs.», a indiqué Djamal Aïdouni. L'implication des magistrats dans les prochaines joutes électorales se limite à la supervision dans le cadre de la commission de révision des listes électorales qui se fait chaque année, et ils valideront les scrutins par leur présence au niveau des la Commission nationale et celles des wilayas, de surveillance des élections chapeautées par l'Administration.
Toutefois, sur le plan numérique, le corps des magistrats, qui compte 4200 juges, sera en mesure en droit encadrer les 1541 communes du territoire national, à raison de 2 magistrats par commune.
Par ailleurs, Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, s'est contenté d'affirmer lundi dernier à Bechar que «le secteur de la Justice est prêt pour les prochaines échéances électorales». «Les magistrats sont déjà prêts pour prendre part au contrôle de ces élections et ce dans le strict respect de la loi», a-t-il précisé.
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