Algérie

Le rôle des femmes en politique passionne les députés Assemblée populaire nationale



Le rôle des femmes en politique passionne les députés                                    Assemblée populaire nationale
Photo : Riad
Par Ali Boukhlef
Même en politique, les femmes déchaînent les passions. Après des mois de polémiques sur la place publique, le projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement des femmes dans les assemblées élues, a suscité des débats parfois vifs au niveau de l'Assemblée nationale, où il est en débat depuis jeudi dernier.Le projet de loi ne contient en tout et pour tout que 8 articles. Mais cela suffit aux différents courants d'opinion - qui dépassent largement le cadre partisan - de s'exprimer parfois de manière vive. Entre le Parti des travailleurs qui s'oppose carrément à la délimitation des quotas, certains députés FLN qui veulent maintenir le texte en l'état et la commission juridique de l'Assemblée populaire nationale qui veut réduire la représentation féminine de 30% prévus initialement à 20%, le fossé est parfois énorme.Du côté du gouvernement, on reste droit dans ses bottes. Tayeb Belaïz, garde des Sceaux, d'habitude très discret, est monté au perchoir de l'Assemblée pour défendre le texte. «Malgré les multiples succès de la femme algérienne dans les différents domaines, malgré l'égalité consacrée dans la Constitution et les autres lois ('), sa représentativité en politique demeure un problème nécessitant une solution efficace», a-t-il soutenu avant d'ajouter qu'«après 50 ans d'indépendance, la représentation féminine en Algérie reste faible».Son avis est partagé par certains députés. «Je ne peux pas être convaincu que de cette façon nous allons promouvoir la femme. On ne peut dissocier les droits politiques des autres droits», a par exemple défendu Remadane Tazibt, du Parti des travailleurs. La question de la femme est une «question démocratique de base qui concerne toute la société algérienne et ne peut être réduite à l'adoption de ce système de quotas», a soutenu, pour sa part, l'autre parlementaire du PT, Nadia Chouitam. Toujours dans la même veine, Halima Benyakhlef du FLN estime que le quota n'est pas forcément la meilleure façon de régler le problème de la représentation féminine. «C'est une question de mentalité, la politique nécessite des compétences et il existe des femmes compétentes, il suffit de les trouver», dit-elle, tandis qu'un de ses collègues parle carrément de risque de fracture entre les hommes et les femmes dans la société.Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les députés du FLN qui défendent le plus la thèse des 30%. «On ne pouvait pas être d'accord avec le principe de la promotion de la femme politique et être contre ce quota de 1/3», s'est offusquée la députée Ouardia Aït-Mirar de l'ancien parti unique. Elle estime qu'il s'agit là d'une «contradiction». «On ne peut pas soutenir les réformes du président de la République et changer le contenu de ce projet de loi», a-t-elle indiqué. Elle est soutenue dans sa position par des députés indépendants, dont Ali Brahimi et Tarik Mira, ainsi que certains parlementaires du RND.Les débats sont tellement passionnants que le bureau de l'Assemblée a décidé de prolonger la durée des discussions d'une demi-journée. Les députés poursuivront demain matin les débats sur le même sujet. Dans l'après-midi, les parlementaires vont changer de registre. Ils devront écouter la présentation de la conjoncture monétaire qui sera faite par Mohamed Leksaci, gouverneur de la banque d'Algérie. A partir de mardi, les députés examineront la loi de finances 2012.


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