Algérie

Le rôle de la justice mis en exergue



C'est ce qu'a confirmé, hier, Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation. Toute atteinte à  une personne âgée est passible d'une peine de 6 mois à  3 ans de prison, assortie d'une amende allant de 20 000 à  500 000 DA, selon le cas. C'est en tout cas ce que prévoit la loi relative à  la protection des personnes âgées adoptée en 2010. Jusque-là, rien de nouveau dans la mesure où ces peines sont les mêmes que celles que prévoit le code pénal, notamment les articles 314 et 316. Agression, violence ou maltraitance d'une personne – âgée ou pas, surtout lorsqu'il s'agit d'un ascendant – ont toujours été condamnées par la loi. La nouveauté dans le texte adopté en 2010 est l'abandon, la marginalisation ou l'exclusion des personnes âgées du milieu familial. Ces formes de châtiment ne reflètent en aucun cas la souffrance des personnes âgées. D'ailleurs, aucun chiffre sur les condamnations pour abandon d'un ascendant n'a été communiqué depuis l'adoption de ce texte.  Si l'intention est bonne, reste à  vérifier l'application réelle du texte sur le terrain. La ministre met en exergue le rôle de la justice dans l'application de cette loi. Comment identifier les personnes ayant failli à  leur devoir ' Excepté les personnes qui placent leurs parents dans des maisons de repos et celles qui les jettent à  la rue, aucune autre modalité ne peut identifier ceux qui traitent mal leurs parents. Des centaines de personnes âgées (malades mentaux, mendiants…) dorment sur les trottoirs au su et au vu des autorités. Il n'y a pas eu d'enquête jusque-là qui révèle les raisons qui les ont contraintes à  quitter le foyer familial ; elles subissent des atteintes physiques et morales sans que quiconque ne bouge le petit doigt, comme la loi le stipule. Pourtant, la ministre souligne que la protection des personnes âgées «constitue un engagement national, la personne âgée jouissant du droit de vivre parmi les siens». Une question s'impose : comment peut-on savoir si une vieille personne est maltraitée lorsqu'elle demeure dans le foyer familial ' 
 


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