Essentiellement dédiée à trouver les voies et les solutions pour opérer une relance économique et industrielle à hauteur des défis de l'heure, la Conférence nationale sur la relance de l'industrie s'est soldée par une série de recommandations, à leur tête la définition du rôle de l'Etat et sa contribution dans le domaine de l'investissement. Outre la diversification des sources de financements et l'ouverture des capitaux des entreprises publiques, les recommandations énoncées par Hocine Bendif, président de l'atelier et directeur général au ministère de l'Industrie, et proposées par les participants, se sont articulées autour de «la création d'une instance indépendante pour la gestion des participations de l'Etat sous la forme d'une agence ou d'un fonds d'investissement tout en évitant certains dysfonctionnements enregistrés auparavant dans la gestion, outre la révision de certaines missions des instances de gestion du secteur commercial public et les contributions de l'Etat».C'est précisément ce qui va distinguer l'action de l'Etat des autres acteurs, en lui conférant le statut d'associé en plus de celui de régulateur, dans la gestion des entreprises économiques. Un passage de haute importance dans la mesure où l'Etat sera au centre des directions que va prendre la dynamique industrielle, et veillera à l'application des directives et des instructions en conformité avec les réformes en cours. Ainsi défini, le rôle de l'Etat ne s'arrêtera pas à celui de la régulation et du contrôle, et passera à celui de l'action sur le terrain, avec des intérêts au même titre que tous les acteurs de la scène économique. Nonobstant le fait important de loger les contributions de l'Etat dans un organisme indépendant, qui élimine de facto tous les dépassements et les pratiques qui ont plongé le pays dans le flou et l'anarchie durant des années.
Dans cette optique, les participants à la conférence, ont penché pour «l'impérative révision des textes juridiques, notamment l'ordonnance 01-04 du
22 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des EPE, les Codes du commerce et du travail, l'adoption d'une nouvelle loi d'orientation sur la gestion des EPE, l'accélération de la mise en place du cadre juridique pour dépénaliser l'acte de gestion et la protection des cadres pour accélérer la cadence de la production et l'investissement». Des orientations incontournables, qui s'inscrivent dans la volonté des pouvoirs publics à lever les obstacles et les verrous qui entravent la libération des initiatives à l'investissement, et qui visent à donner plus de force de décision pour les responsables en poste, et davantage d'éléments d'évaluation et de maîtrise des dossiers, en vue d'en faire de réels partenaires économiques.
Ce qui rejoint en profondeur les orientations du président de la République, en matière de protection et d'encouragement pour les responsables intègres et compétents.Il s'agit d'une vraie remise en cause des mécanismes et des modes de fonctionnement, totalement orientés vers l'émergence de nouveaux paradigmes de gestion, où l'importance du renouvellement d'une base juridique, se mesure à la hauteur des ambitions et des objectifs fixés, en l'occurrence, diversifier l'économie nationale, rompre avec les niches de la corruption et de la bureaucratie, et ouvrir des horizons nouveaux pour l'investissement à même de conférer à l'Algérie, les moyens nécessaires pour atteindre un niveau d'attractivité à hauteur des potentialités existantes. Une vision qui prend des allures de révolution économique imposée par une longue période de laxisme où tous les indicateurs macroéconomiques se sont éclipsés devant un modèle unilatéral où la dépendance aux hydrocarbures s'est installée comme une fatalité imparable. C'est dans cet ordre d'idées que la définition du rôle de l'état dans l'investissement introduira le principe du partage des responsabilités et des risques et mettra d'emblée des garde-fous, hautement nécessaires pour baliser les contours de cette nouvelle approche économique.
Par ailleurs, lors de l'annonce des recommandations,il a été retenu «la nécessité de revoir de manière globale le système salarial et les indemnisations en tenant compte des missions et des responsabilités à adapter au niveau prévu dans le Code du commerce.
Il s'agit également de l'élaboration et de la publication d'un guide sur les missions et les obligations des membres des conseils d'administration et des assemblées générales».
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Posté Le : 08/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali AMZAL
Source : www.lexpressiondz.com