Algérie

Le rôle citoyen manque à l'appel



Entre la peur de mourir de faim et mourir par le coronavirus, les Algériens semblent avoir fait le choix, inconscient et irresponsable, de tomber dans le second piège. Dans la promiscuité, la sueur et le coude-à-coude dans les marchés, très déconseillé par les spécialistes, qui préconisent une distance d'au moins un mètre entre les individus dans les espaces publics et dans les centres commerciaux, les consommateurs n'en finissent pas de stocker les denrées alimentaires. La frénésie des achats ne s'estompent pas. Malgré les appels à la raison et les assurances des autorités à propos d'une couverture et un approvisionnement régulier des marchés et le constat visible d'une large disponibilité de tous les produits, on reste sur ses gardes pour rafler tout sur les rayons et stands. Le coronavirus 'Clairement, les consommateurs craignent plus de ne pas trouver quoi manger demain que de se soucier de leur santé et de la grave menace pandémique qui pèse sur leurs têtes. Bien sûr, c'est la faute aux citoyens qui ont provoqué la pénurie de certains produits, notamment le manque d'approvisionnement en semoule (blé dur) et en farine (blé tendre), qui ont enregistré ces derniers jours une grande pression. Pratiquement, toute la marchandise qui se trouvait sur le marché a été épuisée et il n'est pas facile de réapprovisionner les commerçant dans un temps court, vu les étapes par lesquelles doivent passer ces produits avant d'arriver aux consommateurs (minoteries, commerçants de gros et arriver aux détaillants), mais l'opération est lancée et dans peu de temps tout rentrera dans l'ordre. Bien sûr, si les consommateurs baissent un peu la pression de la demande. Malheureusement, ce n'est pas le cas avec cette foule impressionnante qui se met à guetter l'arrivée des camions de distribution du blé et de farine et les bousculades pour arracher un sac ou deux même si on a déjà chez soi deux ou plus.
Dans ces moments difficiles, c'est l'Etat et ses institutions qui marquent leur présence sur le terrain, qui assument toutes leurs responsabilités, en l'absence de cet autre pilier, le citoyen.
Pourtant, il ne lui est pas demandé grand sacrifice. Juste s'astreindre aux recommandations des spécialistes pour ne pas attraper le virus et le transmettre à ses proches, et éviter la frénésie des achats pour ne pas provoquer des ruptures des stocks. Il n'est pas trop tard mais il est urgent de se ressaisir et jouer pleinement le rôle citoyen.


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