Algérie

Le rock dans le sang



Eux, ce sont les Fingerprints (empreintes). Leur concert, joué samedi dernier à la maison de la culture, a drainé beaucoup de monde, des jeunes essentiellement. Et bien que la sono et le technicien du son aient gâché le plaisir, le public a beaucoup apprécié le répertoire offert par Sofiane Bouzid et ses acolytes. Un répertoire fait exclusivement de compositions propres à ce groupe qui, relativement, est très actif. Fingerprints fait du rock et du métal  avec une tendance vers les genres alternatifs, confie Sofiane. Avec un background musical Old School, allant de Pink Floyd à Guns n’Roses, ils cherchent à développer leur propre son, emprunt de la culture locale. Les Fingerprints se sont formés en 2007. «À l’époque on était étudiants. On a dû cotiser avec nos trois bourses annuelles pour acheter la batterie», ajoute notre interlocuteur. L‘acquisition des instruments de musique est un dur obstacle à passer. Mais trouver un local pour les répétitions est un véritable parcours du combattant pour les musiciens qui font dans ces genres de musique « non homologués par la culture officielle ». Le cas de Fingerprints est édifiant. «Nous avons fait le tour des maisons de jeunes à Batna, nous sommes partis jusqu’à El Maâdher pour quémander un local, en vain», souligne le lead guitar, Ahmed. Le problème n’a été réglé qu’au bout d’une année. À Batna, où les portes sont fermées, organiser des spectacles c’est aussi la croix et la bannière. Comme il n’existe pas d’organisateurs professionnels ni d’associations qui font dans ce genre d’activité, Les membres de Fingerprints, comme les autres groupes de rock, se débrouillent comme ils peuvent et là aussi, les gérants des salles, comme celle du théâtre ou celle de la maison de la culture, les traitent comme n’importe quel client  et leur loue au prix fort. Avec tout ça, les membres du groupe font de la résistance, mue par la passion qu’ils vouent à leur musique. En dépit du nombre assez maigre de concerts donnés, les Fingerprints ont dépassé déjà l’étape des reprises pour jouer leurs propres compositions. Des chansons qui parlent des bobos et autres souffrances intimes des membres du groupe eux-mêmes (Wait, Pain inside et Road to nowhere), ou encore des titres qui montrent la sensibilité du groupe à des questions qui touchent à l’humanité, notamment cette chanson sur Ghaza (Résistance). Aujourd’hui, le rêve de Sofiane, Zaki, Ahmed, Karim et Walid, est de réaliser leur album et multiplier les scènes à travers tout le pays. Quelques projets déjà en tête: participer au festival de rock prévu à Constantine et une tournée rock-rap programmée en 2011. Fingerprints est bien parti pour laisser ses empreintes.                 


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