Algérie

Le rocher et son poète !



Le rocher et son poète !
Qui mieux que Malek Haddad pour dire Constantine ' Né le 5 juillet 1927 (tout un symbole !), Malek Haddad grandit dans l'antique Cirta et y fait ses études primaires et secondaires. Il part en France pour y entamer une licence de droit, qu'il n'achèvera jamais.Alors que la guerre de Libération fait rage, il commence à publier ses premiers poèmes en 1956, sous l'influence des grands poètes français Aragon et Eluard. Sa rencontre avec Louis Aragon sera d'ailleurs décisive dans sa vie, car partageant le même engagement, le même combat. Entre-temps, Haddad qui considérait « la langue française son exil », commence à publier ses romans chez Julliard. A l'indépendance, il rentre en Algérie et retrouve sa ville natale. Entre 1965 et 1968, il se voit confier la page culturelle du journal régional Ennasr et signera plusieurs chroniques, dont une dizaine consacrées à Constantine sous le titre « Une clé pour Cirta ». Haddad évoque la vie, les traditions, le rocher, la ville et ses monuments : Une clé pour Cirta, Un duo dans la pierre, Une clé pour Cirta : Le rocher et son sculpteur, Une clé pour Cirta : Les monuments antiques ou encore Une clé pour Cirta : Constantine pour toujours. Mais parmi tous ces textes, on retiendra surtout celui qu'il publie le 15 janvier 1966, intitulé Une clé pour Cirta : Ne vous retournez pas... dans lequel il déclame tout son amour pour sa ville natale : « Lorsque vous partirez, s'il vous plaît ne vous retournez pas. Mais je vous rassure, on ne quitte jamais tout à fait Constantine. Une clé pour ma ville l'entreprise est périlleuse. » L'œuvre de Malek Haddad est forte de sens, les thèmes qu'il aborde conjuguent l'amour impossible et l'échec comme dans Le Quai aux fleurs ne répond plus (1961), une réflexion décisive sur l'exil ? lui-même était exilé ? et la soif de liberté dans Je t'offrirai une gazelle (1959), l'impossible alliance intercommunautaire La Dernière Impression (1958). Et puis on retrouve des poèmes et des essais qui questionnent le monde ou évoquent l'oppression coloniale. On retient Le Malheur en danger (1956) illustré par le grand peintre M'hamed Issiakhem, Les Zéros tournent en rond (essai en 1961) ou encore Ecoute et je t'appelle (1961). Heureusement qu'à Constantine on continue encore à rendre hommage à son poète. L'Institut français de Constantine accueillera, demain, une lecture de passages de poèmes et des romans de Malek Haddad, animés par l'artiste et écrivain Arman Vial, ainsi que la jeune enseignante Imène Tabouche.« Le choix des textes qui seront lus est impulsif, c'est l'artiste qui réagit par rapport aux textes d'un artiste et sa nationalité m'importe peu. Ce qui m'attire chez Malek Haddad, c'est le fait qu'il soit un fils d'enseignant (tout comme moi) et que dans ses œuvres, il raconte le déchirement entre son pays et la France. Il pose aussi des problèmes idéologiques qui m'inspirent beaucoup. Et il y a bien évidemment la qualité littéraire », nous dira Arman Vial qui a également prévu une petite mise en scène. Les extraits sont tirés aussi bien de trois romans (Le Quai aux fleurs ne répond plus, Je t'offrirai une gazelle et L'Elève et la leçon) que de deux recueils Ecoute et je t'appelle et Le Malheur en danger.Rencontre avec l'œuvre de Malek Haddad, demain à 18h, à l'Institut français de Constantine.


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