Algérie

Le rocher de sel de Djelfa



Le rocher de sel de Djelfa


«C'est un amas de roches étrange, écrivait Fromentin en 1856, de tous les gris possibles, entassées, superposées et formant une montagne à deux tètes. Il en descend une infinité de petits ruisseaux, d'un blanc laiteux, qui vont se réunir en deux canaux remplis jusqu'aux bords d'un sel exactement semblable à la chaux éteinte. Tout autour, la montagne semble avoir eu des convulsions, tant elle est soulevée, fendue, crevée dans tous les sens. Ce n'est pas beau, c'est formidable.»
C’est sur la droite de la route nationale n°1 et de la voie ferrée, après le grand village de Hassi-Bahbah, que se dresse le massif bizarre et tourmenté des «H’djar-el-Mellah», les Rochers de Sel, d’où sort l’oued El Mellah, la Rivière de Sel. Cet amas de quelque trente millions de tonnes de sel gemme présente, comme l’a bien vu Fromentin, avec son regard d’une précision aigue, toutes les teintes du gris, avec, selon les positions du soleil, des reflets rouges, violets, verts, jaunes. Il est recommandé de ne pas s’y aventurer sans guide, car les grottes et crevasses n’y sont pas toutes visibles et l’érosion y creuse de profondes, changeantes et dangereuses galeries. Des histoires ou des légendes parlent d’explorateurs engloutis, et naturellement conservés, dans des lacs salés souterrains.
On pourrait s’étonner qu’une telle masse de sel propre à la consommation n’ait jamais fait l’objet d’une exploitation systématique. A la vérité, des projets ont été faits et à une époque d’avant-l’indépendance, une loi autorisa l’exploitation dans des conditions à fixer par arrêté gubernatorial. Mais les choses en restèrent là. Les salines métropolitaines craignaient la concurrence. Le Conseil général des mines protestait au nom du droit minier français, et la production des salines algériennes paraissait déjà largement suffisante. Les amis du pittoresque ne peuvent en tout cas pas le regretter».

(SOURCE: https://www.elmoudjahid.com/fr/culture/mois-du-patrimoine-18-avril-18-mai-lieux-insolites-et-curiosites-naturelles-un-legs-encore-meconnu-8802)



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