Le RND pense aux élections locales

La nouvelle assemblée issue des législatives du 17 mai dernier a étéofficiellement installée jeudi. La cérémonie, conformément à la loi, a étéprésidée par le doyen des élus, M. Mohamed Amr Benmahdjoub du FLN, né en 1927,assisté des deux plus jeunes députés de la sixième législature à savoir, M.Hamid Dahmani, 28 ans du parti MJD et Kheireddine Baali, âgé de 29 ans élu sousla bannière du Front national des indépendants pour la concorde (FNIC). La séance du matin a étéconsacrée à l'appel des nouveaux députés, suivant les résultats proclamés parle conseil constitutionnel puis la constitution de la commission de validationde la qualité de chaque élu et l'élection du président de l'Assemblée populairenationale. La séance matinale sera levéeaprès le vote à main levée des députés sur la constitution de la nouvelleassemblée dont la majorité est revenue, rappelle-t-on, aux partis de l'allianceprésidentielle (FLN, RND, MSP). Comme nous l'annoncions sur cesmêmes colonnes, c'est Abdelaziz Ziari candidat du FLN qui sera élu, sanssurprise à la tête de l'APN et ce, avec une majorité absolue. L'assemblée a bien évidemment suivila réglementation à la lettre puisque deux autres candidats ont postulé au mêmeposte. Il s'agit de Boubekeur Derguini du RCD et de M. Mohamed Benhamou du FNA.Les deux candidats ne recueilleront respectivement que 23 et 32 voix. Abdelaziz Ziari récoltera parcontre pas moins de 310 voix, ce qui, d'ores et déjà, renseigne sur ce que serala nouvelle assemblée où l'opposition sera certainement réduite à sa simpleexpression. Professeur en médecine, Ziari,élu député tête de liste du parti du FLN à Alger, a occupé plusieurs postes deresponsabilités au sein de l'état, notamment ministre délégué chargé desrelations avec le parlement, une fonction qu'il occupait encore la veille desélections législatives. Le nouveau président de l'APN s'engageraà « à consacrer la culture du respect de tous les avis et la transparence desdébats » tout au long de son mandat à la tête de la première chambreparlementaire. « Chaque député au parlement oeuvre à la promotion de lasociété, la consécration de l'intérêt général et la défense de la souveraineténationale », a déclaré Abdelaziz Ziari qui promet d'oeuvrer à son tour sansrelâche à consolider les mécanismes mais aussi préserver les acquis réalisésdepuis des années « en matière de respect de l'avis de l'autre ». Dans son allocution prononcéeaprès son investiture à la tête de l'Assemblée populaire nationale, Ziariappellera les nouveaux élus à « un dialogue responsable » en soulignant que «l'opposition constructive » au sein de l'hémicycle doit être une « source deproposition et une référence en matière d'aspirations sociales ». Le président de l'APN appelleratous les députés à « coopérer et contribuer de manière intègre et efficace à lapromotion du rôle et des performances de l'assemblée et ce, à travers undialogue responsable » dans le but, dit-il, de « poursuivre le processus deconsécration de la démocratie et de réalisation de plus en plus d'acquis pourle pouvoir législatif ». « Les bonnes performances duparlement en appellent à une volonté agissante et incessante, au sérieux et àla loyauté du député dans l'accomplissement de sa mission » plaidera leremplaçant de Amar Saadani en soulignant que le but recherché est deredynamiser l'action de proximité pour transmettre au mieux les préoccupationset les aspirations du citoyen. Dans les coulisses, avantl'ouverture de la séance plénière, les nouveaux députés, toutes tendancesconfondues, pleins d'entrain, ont affiché leur détermination à élever,disent-t-ils le « niveau » dans l'hémicycle dominé par les partis del'alliance. Certains élus, notammentindépendants, qui foulent le sol du Parlement pour la première fois, semblaientperdus et déambulaient dans tous les sens, dans l'espoir, peut-être de trouverune connaissance. Vêtus de costumes cravates, munisde cartables et de « valises diplomatiques » les nouveaux « élus du peuple »auront ainsi la lourde tâche d'essayer de « concilier » une population qui adans sa majorité, pour une raison ou une autre, boudé les élections législativesdu 17 mai. Dans une déclaration à la presse,Saïd Saadi le leader du RCD qui reconnaît qu'avec 19 députés son parti ne peutpas changer grand-chose, soutiendra cependant qu'il est là par la volontépopulaire. « C'est ça le jeu démocratique »a-t-il répondu quand il a été apostrophé par une nuée de journalistes sur « lalégitimité du nouveau parlement ». Le président du RCD semblaitrevenir à de meilleurs sentiments à l'égard de la première chambreparlementaire du pays.