Le RND occupe le terrain à Annaba

Même si pour l'heure elle implique quelques rares partis politiques, la course pour les élections de 2012 est déjà lancée dans différentes régions du pays.
C'est le cas des wilayas de l'Est où la lutte risque d'être âpre pour décrocher des sièges au niveau local et national. Dans la wilaya d'Annaba notamment, où en l'absence des cadres et militants de concurrents politiques, le Rassemblement National Démocratique (RND) occupe le terrain. Le dernier changement intervenu il y a six mois à la tête du secrétariat général local semble avoir réanimé les activités de ce parti. La décision de Ahmed Ouyahia, son 1er responsable, de relever de ses fonctions Tayeb Hmarnia, le secrétaire général de wilaya, est intervenue bien à propos. D'autant que les motifs de cette éviction portent sur des négligences, le travail politique déficient et le laxisme. Elle a été prise au moment même où, dans la 4e wilaya du pays, la cote de popularité du RND était au plus bas. Très mal représentée durant l'ancien collège, sa base s'effilochait au gré des démissions tacites et de l'absence de nouvelles adhésions. En entamant cette démarche, Ahmed Ouyahia a voulu répondre à l'attente de ses véritables militants dans la perspective des échéances électorales de 2012. Ces derniers avaient souhaité du comité central qu'il mette un terme aux causes pour lesquelles le RND a perdu la confiance des populations. De ces causes, ils ont cité l'opportunisme notoire de l'ancien SG à l'origine de bien des déboires au parti ainsi que le préjudice subi depuis des années par la mise à l'écart ou la marginalisation de cadres issus de l'université, d'Instituts de hautes études ou d'anciens hauts responsables d'institutions économiques et sociales. Ce renouvellement a entraîné un déferlement d'enthousiasme. Très apparent sur le Cours de la Révolution, le siège de la permanence du parti de Ouyahia, il en dit long sur l'impatience des militants las d'un pourrissement de la situation durant les cinq années écoulées. Cet enthousiasme reflète aussi l'expression de satisfaction des militants quant à la nomination à la tête du secrétariat général local du DrMohamed Amir, ancien recteur de l'université Badji- Mokhtar de Annaba, ancien président de l'Assemblée Populaire de Wilaya et ancien sénateur. « C'est maintenant ou jamais l'occasion pour nous de démontrer la crédibilité et la force de notre parti. Nous devons nous mettre sérieusement au travail pour préparer le prochain rendez-vous électoral. Installé depuis plus de 6 mois, notre nouveau secrétaire général local est un universitaire. Il a toujours parlé le même langage à l'intérieur et à l'extérieur du parti. Un langage qui va dans le sens de la sauvegarde des intérêts nationaux du pays», s'enthousiasme ammi Ali, un ancien moudjahid et cadre du parti. Mais, ces derniers jours, la grogne est très perceptible au sein de la représentation locale du RND. Elle est liée aux informations faisant état de la circulation d'une fausse liste de cadres et militants (dont le SG relevé) qui s'apprêteraient à rallier le FLN. «Ce n'est pas une perte pour nous, bien au contraire. Le SG démis de ses fonctions veut faire croire aux responsables du FLN qu'il veut rallier, qu'il est en mesure de drainer derrière lui pour leur adhésion au FLN plusieurs centaines de militants de notre parti. Il n'en sera rien. N'est-ce pas la même démarche qu'il avait adoptée pour décrocher le poste de SG local du RND ' Il avait affirmé être en mesure de ramener dans son sillage au RND la majorité des travailleurs d'Annaba. Ce n'était qu'une tromperie. Tant en qualité de SG que de député RND de Annaba, ce personnage n'a jamais levé le petit doigt pour défendre les intérêts de la wilaya et de son parti», renchérit un autre militant. Si du côté du RND, l'heure est à la convergence des idées et des efforts pour bien préparer les prochaines élections locales, du côté du FLN, le combat est tout autre. «Tant à la base que parmi les cadres, c'est la révolte. Exception faite des rares opportunistes qui l'entourent, Zitouni qui n'a plus rien d'un mouhafad est livré à lui même», commente un routier de ce parti politique. Il a ajouté : «Le FLN est en lambeaux. Personne ne pourra recoller les morceaux d'une profonde déchirure générée par le maintien envers et contre tous de l'actuel mouhafadh désigné par Abdelaziz Belkhadem ». Dans ce maëlstrom qui agite le vieux parti, les surprises ne manquent pas. A l'exemple du mouhafadh qui n'a plus de pouvoir sur la vingtaine de kasmas dont les militants ont tous rejoint le rang des redresseurs. Il s'est transformé en instrument de manipulation entre les mains de Abdelaziz Belkhadem. Le ralliement en cours de négociation de l'ancien SG du RND au FLN de Belkhadem démontre qu'à ce dernier niveau, l'on est prêt à s'allier même avec le diable pour peu qu'il y ait une nouveauté. Exception faite du RND qui marque des points et du FLN qui coule corps et âme, les autres partis politiques dont celui de Louiza Hanoune, on en est toujours aux plaisirs qu'offrent les vacances d'été.