Le RND fait son autocritique

Recentrage en vue au Rassemblement national démocratique. Le prochain congrès sera mis à profit pour repositionner le parti et redéfinir ses rapports aussi bien avec les institutions qu'avec le reste de la classe politique. Azzedine Mihoubi promet de transformer le RND d'une simple « machine électorale » en parti politique en quête de légitimité populaire.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le hasard aura voulu que le 23e anniversaire du RND coïncide avec celui du mouvement populaire.
Il n'en fallait pas plus pour que son secrétaire général fasse le procès de la gestion antérieure du parti et promette un virage important à l'occasion du congrès électif prévu à la mi-mars prochain.
S'il ne dévoile officiellement toujours rien en ce qui concerne son intention de se porter candidat ou pas à la tête du parti, Azzedine Mihoubi veut montrer la seule direction à prendre pour assurer la survie du parti : celle de la rupture totale avec les pratiques de ses prédécesseurs. Face aux cadres de son parti, le secrétaire général intérimaire a montré, hier samedi, la voie à suivre pour répondre, d'un côté aux v'ux présents d'une base qui réclame du changement, mais également d'une rue qui reste à convaincre.
Plus question, dira Mihoubi, de faire du parti une simple « machine électorale » au service du pouvoir.
La légitimité, le «nouveau» RND ira la chercher auprès des larges couches de la population. Mieux encore, promet Mihoubi, il révisera ses référents idéologiques et sa littérature, et ouvrira ses portes à ceux qui désireraient prendre part à une profonde réflexion autour des différents sujets qui agitent la société.
Pour le secrétaire général intérimaire du RND, la participation à la présidentielle était la preuve que le parti n'était plus qu'un «simple comité de soutien».
Une décision qu'il dit ne pas regretter, affirmant pouvoir aujourd'hui mettre de l'ordre dans les affaires internes du parti avec clairvoyance, et placer le parti sur les rails en s'adaptant aux nouvelles donnes.
Les pratiques, dit-il, vont changer. De petits pas sont faits pour éviter les erreurs du passé et permettre une reconstruction du parti qui refusera, dit-il, à l'avenir de ne servir que durant les périodes électorales.
En 23 ans d'existence et avec pas moins de 7 000 élus au niveau local, le parti fait ainsi son autocritique dans un contexte où l'ensemble de la scène politique est bousculé.
Les slogans sous la bannière de laquelle le parti était né ne semblent plus aujourd'hui suffisants pour lui assurer la place dont il a toujours joui jusque-là.
Le discours rassembleur et nationaliste n'a visiblement plus d'emprise.
Le RND l'a bien compris.
N. I.