Algérie

Le RND est assis sur un volcan



Le RND va mal. De plus en plus mal. Et pas seulement à cause des élections législatives.Depuis l'annonce des résultats du scrutin, des cadres et des militants du Rassemblement national démocratique ne mâchent pas leurs mots. Ils ne demandent qu'une seule chose : le départ du secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Ce dernier est responsable, selon eux, de tous les maux que connait le parti. Qu'on en juge : «15 ans après la fondation du RND, les chiffres parlent et rendent compte d'une intolérable dégringolade : nous avons perdu 50 sièges de députés, 75% de sièges de sénateurs, 70% des APC et 60% de nos APW. Les prochaines élections locales s'annoncent déjà comme devant être très mauvaises pour notre parti», écrivent les militants mécontents.«Toutes les militantes et tous les militants ont noté l'arrogance du SG du parti, son mépris même à l'endroit de certains, son autoritarisme déplacé et ses injonctions intempestives», accusent encore ces cadres qui enfoncent le clou en indiquant que le parti est victime «d'une gestion chaotique et hasardeuse du parti selon un mode tout à fait privatif». Pis, on reproche à Ouyahia d'être un «véritable chef de bande, prédateur politique féroce et étiqueté, à l'appétit insatiable et avec une violence gratuite car injustifiée», écrivent-ils eux qui demandent le changement de la direction du parti.Parmi les signataires du document, on trouve le puissant maire d'Alger-centre, la présidente de l'Association nationale des familles victimes de terrorisme, Fatma-Zohra Flici, la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes, Noria Hafsi. La réplique de la direction n'a pas été à la hauteur des accusations formulées. Miloud Chorfi, l'éternel chargé de communication du RND a indiqué que les instances organiques du parti sont le «cadre légal d'expression» pour tous les militants du parti, M. Chorfi a invité, dans un entretien à l'APS, «tous ceux qui veulent s'exprimer» à le faire dans ce cadre, affirmant que «rien, ni personne, ne les en empêche».La secousse n'est pas une nouvelle. Mais le séisme qui couve dans le parti de l'actuel Premier ministre est latent. Pour tenter de désamorcer cette nouvelle crise, les dirigeants du parti tiennent deux réunions organiques. Une première, celle du bureau national, devait se tenir hier. La deuxième, sans doute la plus déterminante, se tiendra la semaine prochaine. Il s'agit du Conseil national. Cette instance délibérante (le parlement du parti) est habilitée, entre autres à convoquer un Congrès extraordinaire qui pourrait remplacer le secrétaire général. Car, dans les statuts du parti, seul le Congrès peut mettre fin aux fonctions de Ahmed Ouyahia à la tête de parti. Depuis sa désignation en 1999, Ahmed Ouyahia a connu une seule vraie crise interne au parti. Une fronde a failli l'écarter des rênes de la formation en 2003. A l'époque, un groupe de militants très puissants avaient tenté de renverser l'inamovible responsable. En vain. Saura-t-il gérer la situation cette fois-ci ' Difficile de pronostiquer, d'autant plus que le secrétaire général n'a pas encore d'adversaires de taille.
A. B.




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