Le RND aiguise ses armes

Ouyahia reprend les choses en mainInstallé dans «une précarité politique» depuis plus de trois ans suite à des «déchirements» internes, le RND s'apprête à retrouver ses forces et à dire «ses vérités».Le RND traverse le dernier cap avant la tenue de son quatrième congrès, extraordinaire, prévu du 5 au 7 mai prochain. En effet, après avoir terminé les congrés régionaux le 15 du mois passé et désigné les congressistes, le Rassemblement national démocratique a envoyé des invitations à l'ensemble des partis politiques, nous apprend-on, y compris ceux de l'opposition, pour se faire représenter à ce rendez-vous politico-organique du parti. Néanmoins, s'il est évident que les formations politiques membres de la Cltd et de l'Icso ne vont pas s'y rendre, le suspense reste de mise concernant le FLN puisque le RND n'a pas répondu favorablement à son invitation au meeting qu'il a tenu à la Coupole le 30 mars dernier. Car, pour rappel, le refus du RND de participer au meeting initié par l'ex-parti unique a donné naissance à une véritable invective de la part de Amar Saâdani qui a accusé Ahmed Ouyahia d'avoir «trahi le président» et de nourrir «des ambitions politiques personnelles».Néanmoins, du côté du RND, l'absence ou la présence du FLN ne semble pas être un casse-tête. Loin s'en faut. Selon une source proche de la Présidence, le désaccord entre le FLN et le RND n'est pas conjoncturel puisque chacun des deux partis défend une option politique à part». En effet, selon notre source, «le FLN veut rester dans les fondamentaux tandis que le RND appuie un processus de réformes plus ou moins profondes, ce qui fait que, stratégiquement, ils ne sont pas sur la même longueur d'onde même si les deux options dont il est question sortent de la même matrice».Interrogé récemment sur les relations entre le RND et le FLN, Seddik Chihab, porte-parole du parti, nous a répondu: «Le FLN, quoi que l'on dise, est un allié stratégique. On a les mêmes références, notamment la déclaration du 1er Novembre, le même ancrage et les mêmes engagements envers le président de la République. Le FLN est membre de l'Internationale socialiste et le RND de l'Internationale centriste. Mais notre présence à l'international est au service de l'Algérie. Ce ne sont pas les déclarations conjoncturelles qui vont altérer les relations entre le FLN et le RND.» Néanmoins, contrairement à ce propos qui se veut plus un appel à la retenue que l'expression d'une réalité politique pourtant fort visible, le FLN n'est plus l'allié stratégique du RND, mais son rival, insiste notre source. Pourquoi donc Ahmed Ouyahia continue-t-il à nourrir l'illusion d'une alliance stratégique entre les deux partis et refuse d'affronter Amar Saâdani' Visiblement, laisse-t-on entendre, en tant que secrétaire général par intérim, qui plus est, a fait face à une cabale de contestations qui l'a conduit à la démission avant de reprendre les rênes du parti à titre intérimaire, il ne se considère pas suffisamment «légitime» pour étaler au grand jour sa vision et la défendre. Par contre, dès que le congrès l'aura élu, ce qui est attendu, Ahmed Ouyahia se penchera sur les questions qui fâchent. En effet, le premier jour du congrès qui sera consacré à l'élection du secrétaire général, il est attendu qu'Ahmed Ouyahia parle de la situation politique régionale et nationale sans attaquer personne. Il observera une certaine neutralité à l'égard des forces politiques agissantes et des différents segments du pouvoir pour mieux gérer les activités du congrès et les rapports de force au sein de son parti, d'autant plus qu'il est contesté par certains cadres. Mais, lors de la conférence de presse qu'il tiendra le samedi 7 mai, à l'issue du congrès, il sera plus incisif et prononcera des sentences plus tranchées et plus tranchantes sur pas mal de questions.