Algérie

«Le risque d'un débordement généralisé n'est pas à exclure»



«Le risque d'un débordement généralisé n'est pas à exclure»
-De violents affrontements entre Coptes et forces de l'armée ont engendré la mort de plusieurs personnes. Que s'est-il passé réellement ' Tout est parti des déclarations du gouverneur d'Assouan disant que la construction d'une église était illégale. Un groupuscule de salafistes se sont attaqués à  l'édifice religieux et l'ont détruit. Cela a provoqué la colère et l'indignation des Coptes. Ils ont organisé des manifestations pacifiques devant le ministère de l'Information pour exprimer leur colère et dénoncer la manipulation de l'événement par la télévision. Pour revenir aux affrontements qui ont provoqué la mort de plusieurs personnes, il y a deux versions. Une officielle, absurde, qui dit que les manifestants ont attaqué les troupes de l'armée. Tous les témoins oculaires et des images démentent cette version. C'est l'armée qui a attaqué des manifestants pacifiques. Il est évident que des nervis de l'ancien régime et des baltaguia ont infiltré les manifestants pour semer le trouble. Les troupes de l'armée, prises de panique, ont tiré sur les manifestants. Plus grave encore, la plupart des victimes ont été écrasées par les voitures de l'armée qui poursuivaient les manifestants. L'atmosphère reste très tendue et les prochains jours seront très critiques. -Justement, le pays ne court-il pas le risque d'une guerre intercommunautaire ' Tout le monde ici craint un désastre majeur. Le risque d'un débordement généralisé n'est pas à  exclure. Nous sommes dans une situation extrêmement tendue. Tout peut arriver. Il y a des appels à  d'autres manifestations. Des voix exigent une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce qui s'est passé. Ce que je peux vous dire, c'est que tout le monde est très prudent et très conscient des risques majeurs que ces événements pourraient provoquer. Les Egyptiens sont fatigués de ce type de conflits, ils sauront éviter une guerre intercommunautaire. Cependant, des groupes voudraient pousser la situation vers le pourrissement ; c'est le cas des extrémistes religieux, des anciens du régime et, dans une certaine mesure, de l'armée, même si ce n'est pas délibéré. Il y a beaucoup d'appels au calme. Seulement, j'ai entendu ce matin un membre de la direction des Frères musulmans dire que c'est la faute aux Coptes qui se sont attaqués à  l'armée. Une provocation, d'autant que ce n'est pas le cas. -Le Premier ministre égyptien, Essam Charaf, évoque «un complot pour éloigner l'Egypte des élections». Quelles conséquences, selon vous, auront ces événements sur le processus politique dans le pays à  la veille des élections législatives ' La déclaration du Premier ministre n'a aucun sens. Personnellement, je ne crois pas à  la thèse du complot. Il s'agit d'une mégabavure. Pour ce qui est de la suite du processus politique, le Conseil suprême des forces armées a rassuré ce matin (hier) qu'il respecterait sa feuille de route et que les élections se tiendront dans les délais. Nous sommes toujours dans une situation révolutionnaire et les événements évoluent très vite ; ils peuvent aller dans une direction comme dans une autre. La situation peut se radicaliser dangereusement.


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