Algérie

Le rêve de franchir le dernier Rubicon



Le rêve de franchir le dernier Rubicon
Un exil imposé, faute de pouvoir le rejeter en raison de son âge, elle va l'étreindre pour en faire un allié, sur le long terme, en une tentative d'émancipation.Ce n'est peut-être pas une autobiographie, mais le doute est permis puisque l'auteure a pris le même itinéraire que la jeune héroïne. Elle est née à Constantine et partie vivre à Oran. Ce roman serait-il donc puisé de sa propre histoire ' On serait libre de le croire. «Aux confins d'Oran, juste au pied du fort de Santa Cruz, une famille venue de l'autre bout de l'Algérie. La mère travaille, le garçon, d'abord interne au loin, rejoint le lycée local. La fillette, enfermée à la maison, rêve. Heureusement, les voisines apprivoisent progressivement la mère farouche et permettent à la fillette d'entrer à l'école, puis au collège».C'est l'histoire d'une famille atypique pour l'époque que nous dévoile La maison en haut de la côte, second ouvrage de Zahra Farah. Il succède à L'adieu au Rocher, qu'il est conseillé de lire auparavant pour mieux saisir la trame et suivre le fil conducteur des événements. Il met en scène «la vie oranaise de cette famille constantinoise ?'expatriée dans l'Ouest, où elle prend peu à peu ses marques, dans le contexte de la guerre de libération.On nous peint la vie d'une banlieue d'Oran vue par les yeux d'une fillette ?'étrangère isolée et en pleine croissance. La dureté de la mentalité traditionnelle est compensée par la solidarité du voisinage, l'entraide entre femmes de milieu pauvre.Un tableau touchant de la société algérienne des années cinquante». Publié par les éditions Média-Plus (Constantine), le roman témoigne de l'époque de l'entre-deux-guerres dans un pays, où le poids des traditions réduit les femmes à l'état de soumission et d'astreinte. Mouni, qui aura connu les mêmes conditions de vie que ses semblables, tentera de reconduire le même schéma avec sa fille, mais y réussira-t-elle ' «Mouni avait appris que la place d'une fille était la maison.Elle venait d'un ailleurs où les femmes vivaient sous l'autorité masculine, n'avaient aucun droit de décision et respectaient l'ordre établi? Se trouvant acculée, sa seule issue avait été la fuite sous d'autres cieux, où, à présent, tant de choses lui apparaissaient différentes? et se rendait bien compte qu'elle ne pouvait éduquer Fella comme l'exigeaient les traditions?».




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