Algérie

Le rêve de Fatiha devient réalité


Le Conseil des ministres a nommé mercredi la première préfète issue de l'immigration, Fatiha Benatsou, au poste de préfète déléguée à l'égalité des chances dans le Val-d'Oise. C'est l'aboutissement d'un itinéraire d'une femme exceptionnelle, militante de l'insertion et actrice de la vie politique. ParisDe notre bureau Fatiha Benatsou n'a pas dû être surprise par cette nomination. A 48 ans, l'ancienne enfant de bidonville n'a jamais caché ses ambitions politiques pour faire évoluer la banlieue. Son itinéraire est digne d'un conte de fées. Une de ces histoires comme les aiment tant les médias.C'est l'histoire d'une pauvre qui, à force de travail et de sacrifices, finit sous les dorures de la République. Une ascension qui n'est qu'à son mérite. Haut fonctionnaire, membre du Conseil économique et social, conseillère technique auprès du ministère de la Défense, vice-présidente de l'Association France-Algérie, membre de plusieurs cabinets ministériels, Fatiha Benatsou n'a pas eu une enfance dorée. Dans son livre autobiographique, Fatiha Benatsou raconte le bidonville où elle a passé son enfance, dans le nord de Paris.Elle se souvient du taudis insalubre où elle a vécu quatorze ans avec ses parents, émigrés kabyles, et ses 7 frères et s'urs entassés dans quinze mètres carrés. Brutalisée par un mari alcoolique, enfermée dans le bidonville dont elle ne sort que pour accoucher, la grand-mère de Fatiha, Aïcha, n'imagine pas d'autre vie. Mais la mort de sa fille Djamila à l'âge de 32 ans change tout : sa propre soumission et celle de Djamila lui paraissent tout à coup insupportables. Malgré les tabous, au risque de sa vie, elle quitte son mari et le bidonville. Huit années après Aïcha, Fatiha trouve à son tour la force de se rebeller contre la fatalité. A 22 ans, déjà mariée, elle reprend ses études et s'inscrit à des cours du soir. Et c'est au nom de sa grand-mère kabyle qu'elle s'engage dans l'associatif. Passionnée par la politique de la ville, la lutte contre les injustices et l'intégration, elle crée en 1993 le premier forum de l'emploi en Seine-Saint-Denis.Dans les années 1990, elle pilote avec le Haut comité aux réfugiés un programme pour réunir les enfants déportés en ex-Yougoslavie avec leurs parents. Jacques Chirac la repère très vite et la nomme au Conseil économique et social en 2004. Depuis 2006, elle est chargée de mission pour l'insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ses deux combats demeurent la lutte contre l'exclusion et le droit des femmes. Son regret ' Ne pas avoir eu l'investiture de son parti, l'UMP, pour se présenter devant les électeurs.
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