Le retrait du nouveau projet de loi de l'APN est impossible Grève des avocats

Le ministre de la Justice a réagi, hier, au débrayage des avocats largement suivi à travers le pays et dont l'écho médiatique a été retentissant. Une source du département de Tayeb Belaïz a exclu la possibilité du retrait du projet de loi régissant la profession des avocats, soumis actuellement à débat à l'Assemblée populaire nationale (APN).
Notre source, qui ne s'est pas exprimée sur la légalité du mouvement des robes noires, entamée depuis mardi et devant prendre fin aujourd'hui, a précisé que le débrayage n'avait pas comme objectif le retrait du nouveau projet de loi de l'APN. L'avocate Fatima Ben Brahem a rappelé, hier, dans une déclaration au Temps d'Algérie que «c'est une protestation contre certains articles et non pas contre la totalité du projet de loi».
Les avocats contestent les dispositions n° 9, 24 et 124 du projet traitant de la possibilité de sanctions à l'encontre des avocats en cas d'incident en audience et qui remettent en cause la souveraineté du conseil de l'Union nationale des barreaux algériens. Maître Ben Brahem explique que la protestation des avocats a le mérite de démontrer à l'opinion publique l'unification de leurs rangs en suivant massivement le mot d'ordre de grève. Cette dernière a enregistré un taux de suivi de 100% et démontre, selon Me Ben Brahem, «le respect des décisions du bâtonnier national par les avocats».
Cela constitue, a-t-elle souligné «un exploit» en terme de règles déontologiques, qu'elle souhaite pérennes. Notre source rappellera en outre que la décision de recourir à une action de débrayage a été validée lors des dernières assises organisées par le bâtonnier national les 14 et 15 octobre dernier à Béjaïa.
Notre interlocutrice s'attend à ce que les articles à l'origine de la contestation soient modifiés au niveau de la commission juridique de l'APN. Elle exclue le recours à de nouvelles protestations et assure que la corporation des avocats reprendra du service à partir de dimanche.