Algérie

Le retour du spectre des effondrements avec les premières pluies



Grande angoisse parmi les habitants du vieux bâti L’hiver s’annonce rude pour cette année, du moins pour les milliers de familles résidant dans les vieilles habitations.   Des milliers d’entre-elles n’ont pas fermé l’œil à cause des grandes averses qui se sont abattues durant la nuit de mercredi à jeudi. Ces familles ne redoutaient qu’une seule chose, c’est que leur maison, déjà en ruine ne s’écroule totalement et qu’elles se retrouvent sous les décombres. «Alors que la raison veut que l’on loue Dieu lorsque la pluie tombe, nous autres, habitants du vieux bâti, maudissons ces jours-là, une autre raison nous commandite, c’est celle de notre survie et celle du danger imminent qui nous guette au moment de toute averse», dira un chef de famille habitant l’un de ces immeubles en ruine, du secteur urbain d’El Makkari. «Durant ces derniers jours, la majorité des familles ont quitté leur maison pour se rendre chez l’un des leurs, question d’assurer aux femmes et aux enfants la sécurité et de les éloigner du spectre de l’effondrement qui pèse sur leur maison», ajoutera notre interlocuteur. «Leur angoisse ne se dissipe pas avec l’arrêt des pluies car le danger persiste et s’intensifie d’année en année, jusqu’au jour ou tel un château de carte, les immeubles menaçant ruine de la wilaya d’Oran tomberont emportant avec eux des vies humaines et clôturant définitivement un dossier lourd que les autorités locales ne sont pas arriver à régler», continuera-t-il d’un ton désolé. Il faut savoir que le secteur urbain El Makkari où réside ce père de famille compte 52 immeubles datant de l’ère coloniale et menaçant ruine. Ils sont principalement situés à Bel Air, l’hippodrome et Saint Eugène. Une partie de ces immeubles appartiennent à l’OPGI tandis que 10 d’entre eux sont la propriété de particuliers. Il est important de signaler toutefois que chaque immeuble abrite en moyenne une dizaine de familles. Pour rappel, les plus récentes données sur l’état du vieux bâti à Oran relèvent la présence de 1.990 immeubles menaçant ruine répartis sur 19 quartier du chef-lieu de wilaya, dont 1.569 immeubles gérés par les services de l’OPGI et 421 immeubles relevant de propriétés privées, soit plus de 22.000 logements appartenant aux biens étatiques et 13.700 logements relevant de biens privés. Rappelons, sur le même ordre d’idée, que les services de la wilaya d’Oran ont réclamé au ministère de l’habitat une enveloppe financière de 400 millions de dinars pour l’inscription d’une nouvelle opération de diagnostic du vieux bâti d’Oran. Le but étant d’actualiser les données nationales sur le vieux bâti puisque le dernier recensement, lui, remonte à l’année 2002. Les pouvoirs publics entendent ainsi reclasser les logements et les équipements publics suivant le type d’intervention qu’ils devront subir: la restauration, la réhabilitation ou la démolition.


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