Algérie

Le retour des populations, un défi majeur



Le retour des populations, un défi majeur Après une décennie d’existence précaire dans un exil déracinant pour fuir les massacres qui ont affecté toute la région durant la décennie noire, les habitants des vingt sept douars de Meknessa, relevant de la daïra d’Aïn Tarik, réoccupent les terres de leurs ancêtres. L’émotion est insoutenable pour chaque retournant. Ils s’affairent à se réinstaller, presque avec le sourire. Façon de dire: «Je suis d’ici, c’est mon bled et je n’ai pas l’intention de le quitter une nouvelle fois.» Ces familles, des centaines, forcées à l’exode vers les centres urbains des wilayas de l’Ouest de l’Algérie pour fuir les exactions terroristes, ont regagné leurs régions d’origine grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire et à une politique sociale volontariste et attractive initiée par les pouvoirs publics. L’encouragement au repeuplement de ces localités rurales dont la plupart vivaient dans des bidonvilles aux abords immédiats des grandes villes de la wilaya et de l’ouest du pays représente, depuis l’installation de la nouvelle équipe dirigeante à la tête de l’exécutif de la wilaya, la priorité parmi les priorités. Les responsables ont leur leitmotive et à toute occasion soulignent l’impératif de la question. Les villes de Aïn Tarik, Ammi Moussa, Oued Rhiou, Mostaganem, Sig et les cités périphériques de la ville d’Oran ont constitué les premiers refuges de ces populations qui avaient tout abandonné -récoltes, élevages, biens personnels- pour la sécurité de leurs familles qu’ils pensaient assurer dans les grands centres urbains. Ce phénomène n’a pas manqué de créer des effets pervers comme le chômage et la délinquance juvéniles selon les témoignages des parents des enfants qui ont déserté les douars et a augmenté la pression sur l’offre sociale en matière de logement, d’emploi, de santé, d’éducation comme le rappellent les responsables. Pour remédier à cette situation, les autorités locales ont entrepris de vastes opérations de sensibilisation des populations concernées visant à les inciter à retourner vers leurs zones d’habitation d’origine à l’exemple du douar Kherarba, situé dans les monts de l’Ouarsenis. Pour le premier responsable de la wilaya, «il est devenu impératif de trouver des solutions justes et encourageantes pour le retour de ces populations déplacées surtout que la sécurité a été rétablie sur tout le territoire de la wilaya». Ainsi, la wilaya a mis en œuvre un vaste programme social et économique, qui s’explique par la construction de 914 logements ruraux à travers toutes les communes de la daïra de Aïn Tarik. Un programme devant aider ces populations à regagner leurs régions d’origine et à développer des activités économiques nouvelles, créatrices d’emploi et de revenus stables. Ce programme a permis non seulement la construction des logements ruraux, mais également l’ouverture des pistes pour désenclaver les douars fortement boisés et difficiles à l’accès. Il s’agit de 36 kilomètres pour l’aménagement des pistes déjà ouvertes et l’ouverture de 32 kilomètres de pistes vers les douars isolés depuis l’Indépendance. Outre ces projets, les pouvoirs publics ont lancé au profit des populations concernées des opérations ayant ciblé les secteurs de l’alimentation en eau potable (AEP) avec trois points d’eau réalisés par les services des forêts. L’opération de reboisement a pris la part du lion afin de fixer la population qui rentre dans le cadre du FNDRA où 1.556 hectares ont été reboisés en 2006 et 1.025 hectares dans le programme complémentaire. Ceci a permis la création de revenus pour 1.300 ouvriers saisonniers allant du mois de novembre jusqu’au mois de mars. Mais il serait préférable d’humaniser l’aide en garantissant un revenu durant une année au moins pour que les citoyens puissent affronter les frais de dépenses et être motivés. Surtout pour encourager les «hésitants» de retourner vers leurs douars. Les responsables des services des Forêts ont pris ainsi l’engagement de recruter les jeunes parmi ces citoyens comme vigiles contre le feu dans le cadre de la protection de la forêt.   M. Rahmani


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