Algérie

"Le retour des combattants de Daech est un problème mondial"



L'expérience algérienne de lutte contre le terrorisme est-elle en passe de devenir un cas d'école ' Pour de nombreux pays, notamment occidentaux, confrontés ou appréhendant la menace, l'escale à Alger est désormais presque un passage obligé. Encore plus aujourd'hui que la menace s'est globalisée avec le retour depuis les terrains de Syrie et d'Irak, où ils ont subi une déroute, des combattants de la nébuleuse Daech. En visite à Alger, le coordonateur-adjoint de la lutte contre le terrorisme au département d'Etat, Mme Alina Romanowski, a insisté, à plusieurs reprises, sur la qualité du "partenariat" qui existe entre l'Algérie et les Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme. "L'Algérie a éprouvé pendant plusieurs années le terrorisme. Les gens ont appris de l'expérience algérienne. L'Algérie est un partenaire important pour nous", a affirmé la diplomate américaine lors d'une table ronde organisée au siège de l'ambassade des Etat-Unis à Alger en présence de représentants de trois quotidiens algériens, El Khabar, Liberté et El Watan.Selon la diplomate, dont le séjour en Algérie est intervenu dans le cadre d'une tournée dans la région après sa participation au GCTF (Forum global de lutte contre le terrorisme) à Tunis, où elle a profité de la présence des représentants des pays de la région pour "écouter leurs visions autour des questions sécuritaires à l'effet d'élargir la coopération bilatérale et multilatérale", la coopération avec l'Algérie "est forte et englobe plusieurs facettes". "J'ai rencontré Abdelkader Messahel et le général-major, Abdelghani Hamel, et on a discuté de nos visions communes et des moyens de renforcer davantage notre coopération", a-t-elle affirmé. "Ces discussions nous permettent de voir comment relever les défis aux niveaux régional et mondial", souligne-t-elle. Mais, c'est essentiellement la menace que font planer désormais les combattants de Daech, de retour de Syrie et d'Irak, qui semble inquiéter le plus les Américains. "C'est un problème qui se pose à l'échelle mondiale", soutient Alina Romanowski, qui observe que ces "combattants recherchent des endroits où il n'y a pas d'autorité ou où les gouvernements sont affaiblis", allusion à la sous-région du Sahel. "On doit travailler ensemble pour y faire face", dit-elle. "Il est très important d'avoir un partage d'informations, qu'il y ait un système de partage de données", ajoute-t-elle en se référant à la résolution 2396 de l'ONU relative à l'échange de "données entre Etats dans le cadre de la lutte contre le terrorisme". Autres aspects sur lesquels les USA planchent : la déradicalisation. "De ce point de vue, l'Algérie a une grande expérience", souligne la diplomate en évoquant les mécanismes dans lesquels l'Algérie joue "un rôle important" dont Afripol et le Caert (Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme).
À la question de savoir si des facteurs exogènes, comme la drogue ou la non-résolution du conflit palestinien, aliment le terrorisme, la diplomate américaine estime qu'"il y a beaucoup de vecteurs (armes, drogue, etc.) qui alimentent le terrorisme et les terroristes utilisent des idéologies politiques diverses".
Enfin, elle a dit n'être "pas en mesure de répondre ou de confirmer" les informations données par des médias britanniques, et selon lesquelles, le chef de Daech, El-Baghdadi, se trouverait quelque part au Sahel.
Karim Kebir


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