Algérie

Le retour de l'espoir Edito : les autres articles


L'«accord de partenariat» conclu vendredi à Alger entre le MNLA et Ançar Eddine apporte de nouvelles opportunités pour un règlement politique de la crise malienne et éloigne du coup le spectre d'une intervention militaire étrangère. En s'engageant résolument «pour un règlement pacifique, durable et définitif», ils prennent définitivement leurs distances avec AQMI, devenue une organisation de narcotrafiquants, et le Mujao, une association de criminels créée par les services marocains et dont la seule mission est de tenter de déstabiliser l'Algérie. Ces deux dernières sont en outre des associations de malfaiteurs sans lien avec le Mali, même si elles ont réussi à intégrer de jeunes Maliens dans leurs rangs, contrairement à AQMI et Ançar Eddine qui «rejettent le terrorisme et (') la criminalité organisée» et sont d'accord «pour promouvoir la réconciliation, l'unification des rangs, l'harmonie, la tolérance et le dialogue».
Le MNLA et Ançar Eddine sont arrivés à la conclusion qu'une intervention militaire étrangère serait catastrophique pour le Mali. On se demande effectivement ce qui fait courir les pays de la Cédéao (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest) pour une telle intervention. Tout le monde sait que les forces africaines de maintien de la paix n'ont jamais réussi dans leur mission. On imagine mal des armées de pays d'Afrique de l'Ouest embourbées dans le nord du Mali. D'abord, elles n'ont aucune expérience du terrain, surtout le désert sur lequel elles n'ont aucune connaissance.
En outre, elles seront incapables de faire la différence entre les populations civiles et un ennemi armé, ce qui laissera la porte ouverte à toutes les exactions et à tous les dépassements. Cette prétention de réussir là où une armée comme celle des Etats-Unis a échoué, en Afghanistan par exemple, laisse pantois ; même l'armée malienne ne pourra pas restaurer la paix dans le Nord parce que, tout simplement, elle est mue par un esprit de revanche. Il y a bien entendu des arrière-pensées politiques qui dépassent même les pays africains candidats à l'aventure militaire.
Il faut espérer que la raison et la logique finiront par l'emporter. Il est nécessaire de «séparer le bon grain de l'ivraie», pour reprendre la remarque d'un vieux routier de la diplomatie algérienne, c'est-à-dire découpler totalement le MNLA et Ançar Eddine, qui sont d'authentiques Maliens, d'AQMI et du Mujao, des mercenaires qui utilisent la religion comme un écran de fumée pour camoufler des trafics en tous genres. Sans cela, c'est tout le Sahel qui sera déstabilisé et pour une longue durée, au seul profit du wahhabisme et des trafiquants de drogue.
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