Algérie

Le retour de l'enfant «prodige»



Le retour de l'enfant «prodige»
C'est sous un soleil de plomb, des notes de zorna et des salves de baroud que le chanteur Idir et le patron du groupe BRTV, Mohamed Saadi, ont procédé, mardi, à 11h30, devant une foule nombreuse, à l'inauguration de la bibliothèque communale d'Akfadou.La plaque commémorative apposée à l'entrée de la bibliothèque, dessinée par l'artiste Omar Ardjoune, montre une scène de la chanson phare Avava Inouva et en arrière-plan le portrait du chanteur. Discours de circonstance prononcés par Idir, Mohamed Saâdi, Kamel Tarwiht, Ali Ideflawen, Khellaf Oudjedi, visite guidée de l'édifice et séances photos interminables ont émaillé cette inauguration populaire qui fera certainement date dans la région.«Quoi de plus noble, quoi de plus beau que de venir ici inaugurer une maison de la culture et de la connaissance, une maison dispensatrice d'éducation et de nourritures spirituelles. J'ai vu des gens mobilisés, motivés et je suis très content d'être parmi vous», nous déclare Idir. Mohamed Saâdi, pour sa part, exhorte les dirigeants du pays à promouvoir le savoir, à vivre en osmose avec le passé du pays et aller dans le sens de l'histoire en officialisant Tamazight.«Le vent qui souffle sur ce pays chante la gloire de Massinissa, de Jugurtha et des cavaliers numides. Nous avons la possibilité de construire une Algérie plurilingue, forte, apaisée, réconciliée avec elle-même, pour peu que l'Etat y consente.» L'exemple de l'Afrique du Sud, de la Norvège, du Luxembourg est, à ce sujet, fort édifiant», nous dit-il à ce propos. «Savoir et valeurs ancestrales sont les mots qui peuvent caractériser au mieux cette inauguration et ces retrouvailles dans cette région emblématique de l'Algérie profonde», indique de son côté Kamel Tarwiht, mascotte de la BRTV.Mustapha Bouhadef, présent sur les lieux, juge que ce genre d'initiative doit se multiplier, se généraliser pour faire honneur à la culture. Pour Ali Idefalwen, cette inauguration populaire, culturelle est à ajouter à l'actif des actions glorieuses et mémorables de l'Akfadou. Après cette cérémonie, la délégation s'est rendue à Ifri pour faire une halte dans ce haut lieu de la Révolution et dire ainsi que la culture et le savoir sans attaches solides avec l'histoire ne sont voués qu'aux errements dévastateurs. Bousculés par le temps, la tournée programmée pour la délégation aux villages Imaghdacène, Aourir et Mezwara pour visiter notamment un moulin à eau encore fonctionnel, une huilerie libyco-berbère et le Q.G. du colonel Amirouche a été annulée.Le gala gâché par la météoA 20 heures, le stade qui devait abriter le gala de clôture du festival commence à être envahi par une foule nombreuse. Les chanteurs annoncés sont pour la plupart sur les lieux. C'est l'ambiance des grands jours. Rires, bousculades, flashes intermittents des appareils photo. La cafétéria de la maison de jeunes est pleine comme un ?uf.Les familles qui arrivaient successivement prenaient leur place au carré qui leur était réservé. Les vigiles font de leur mieux pour gérer le flux des arrivants. Sur scène, le chanteur Baylache, accompagné par d'autres musiciens, vérifie la sonorisation. Le public piaffe d'impatience. On s'interroge sur le début du gala. Les artistes, de leur côté, attendent chacun à sa façon le coup d'envoi de la soirée. Ali Ideflawen, entouré de quelques fans qui le prenent en photo, raconte quelques anecdotes concernant son parcours.Boudjemma Agraw prend un petit repos mérité, Akli D, dans l'arrière-cour de la maison de jeunes, partage des mots et des photos avec quelques inconditionnels, Si Moh s'entretient avec ses admirateurs dans la loge réservée aux artistes. «Idir va aussi chanter», se répète-t-on parmi le public. A 22 heures passées, alors que la fête tant attendue allait commencer, une averse crée un «abrite-qui-peut» général. On commence illico à démonter la sono et l'on annonce l'annulation du gala.Le public est vivement désappointé. «C'est la frustration. Il fallait quand même prévoir ce genre d'impair. En Europe, même s'il pleut, on joue. Ce n'est pas parce qu'un câble est mouillé qu'on annule un gala ! Je ne sais pas, peut-être qu'en Algérie le matériel n'est pas adapté», nous dit à ce sujet Akli D. Le public commence peu à peu à se disperser. Après quelques moments d'attente et de flottement, et avec le passage de la pluie, coup de théâtre ! La reprise du gala est annoncée pour minuit. Attente. Averse. Ré-annulation. Cette fois, le public regagne ses pénates avec regret, conscient d'avoir raté une occasion en or de voir autant de grands artistes réunis sur ces hauteurs.




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