Algérie - A la une

Le retour d'un vieux débat



Messieurs Laksaci, Djoudi et Yousfi nous réinvitent à un débat vieux comme la «révolution industrielle». L'Algérie et les Algériens vivent au dessus de leurs moyens et ne produisent pas grand-chose mis à part les hydrocarbures. À cette situation qui taraude l'esprit de bon nombre d'économistes et de politiques algériens.La réponse est pourtant simple et évidente. Il suffit de mettre les Algériens au travail. Pourtant cette réponse simple renvoie à l'offre d'emplois et qui doit la fournir. Une équation des plus compliquées dans un pays où la progression démographique dépasse les six cent mille personnes et les besoins vitaux de larges catégories non encore satisfaits.
Cette problématique est la même pour nombre de nations depuis l'apparition de l'atelier du monde qu'est devenue la Chine. Certains secteurs ne peuvent survivre sans soutien de l'Etat. Mais certaines choses peuvent être faites pour que la production nationale trouve sa place dans un marché miné par l'informel. Des idées simples émises par-ci par là, permettraient aux sociétés productrices de tissus d'avoir suffisamment de clients pour être rentables à moyen terme. Il suffirait que police, gendarmerie, douanes, hôpitaux, internats et cités universitaires ainsi que tout organisme recevant des dotations budgétaires aient pour obligation de se fournir chez des entreprises algériennes.De nombreuses petites actions de ce genre permettraient de mettre un peu d'ordre dans le système commercial algérien qui subit les assauts des importateurs et des entrepreneurs plus soucieux de s'enrichir en vendant au noir que d'avoir de bons résultats et de payer leurs impôts.Le développement de Sonelgaz et de Sonatrach est aussi remis en cause si la croissance hors hydrocarbures n'est pas forte. Les revenus des deux géants de l'Algérie ne suffiront pas à financer le développement de la consommation interne et les subventions des prix de l'énergie dans le marché intérieur.Il en va de même pour le secteur de l'agriculture si le développement d'une industrie agroalimentaire forte ne voit pas le jour. Les agriculteurs continueront à avoir une production extensive, à être hors du circuit économique et ne payeront toujours pas d'impôts, pourtant dus à la collectivité au même titre que les travailleurs ou les petits commerçants. La politique de solidarité nationale doit être revue également. Elle bénéficie aux travailleurs mais également à des maquignons et des trabendistes millionnaires. Remettre tout le monde au travail, récupérer les impôts, faire appliquer les lois et éradiquer l'informel sont des tâches urgentes. Cela peut paraître difficile voire impossible en ces temps perturbés, mais «ce n'est pas le puits qui est trop profond, mais c'est la corde qui est trop courte», dit un proverbe chinois. Il suffit d'avoir la volonté pour le faire comme l'ont eu les «22» suivis par des centaines de milliers d'autres. Faute de quoi, dans une dizaine d'années, nous aurons encore le même débat.
A. E.


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