Algérie

Le retour aux actions symboliques ne serait qu'un début Sit-in des praticiens de la santé publique


Les praticiens de la santé affiliés au Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont tenu un sit-in hier devant le ministère de la Santé.
Venus de toutes les wilayas, les praticiens, dont de nombreuses femmes, ont tenu à témoigner de l'absence de prise en charge de leurs revendications à travers notamment des pancartes et des banderoles.
Toutefois, par respect au défunt Ali Kafi, les présidents de chaque section locale ont reçu des consignes leur enjoignant de se déplacer avec quelques membres uniquement.
Le secrétaire général, Lyès Merabet, a expliqué qu'il a tout de même notifié à chaque délégué de wilaya d'organiser un sit-in de 11 à 12h au sein des établissements hospitaliers.'
«Les circonstances actuelles nous ont obligés à revoir notre logistique mais nous avons tenu à ce qu'une action soit entreprise dans chaque wilaya. De plus, le conseil national a voté une batterie de mesures afin de rendre visible notre mouvement. Nous envisageons des grèves cycliques, voire illimitées, si nos revendications ne sont pas satisfaites. Nous maintenons notre débrayage de trois jours les 22, 23 et 24 avril même si la tutelle se manifeste à travers une réunion de conciliation», a-t-il déclaré, regrettant que le syndicat soit obligé de renouer avec la protestation par manque de considération du ministère.
«Nos revendications relèvent du ministère de la Santé et non d'un autre département. Nous dénonçons l'approche du ministre qui a consenti à nous recevoir un temps puis a fermé les portes du dialogue sous prétexte que nos doléances ne relèvent pas de ses prérogatives. Le Premier ministre a pourtant donné des instructions enjoignant à notre tutelle de réviser le statut particulier et la promulgation du régime indemnitaire transversal dans les termes négociés en 2011 avec effet rétroactif depuis 2008 comme les autres secteurs de la Fonction publique. En fin de compte, nous avons l'impression que notre tutelle a joué la montre. Aussi, nous regrettons que nos compétences ne soient pas mises à contribution au niveau de toutes les commissions ayant trait à la santé. Notre apport pourrait apporter un nouvel éclairage dans de nombreux dossiers dont ceux liés à la problématique de la disponibilité des médicaments, des vaccins et des consommables», a-t-il affirmé.
Les libertés syndicales remises en cause dans certaines wilayas
En outre, de nombreux praticiens ont tenu à exposer les entraves auxquelles ils sont confrontés dans l'exercice de leur droit syndical.
A titre d'exemple, la présidente du bureau local de Mila nous a indiqué qu'elle était harcelée quotidiennement par le directeur de l'EPH de Chelghoum Laïd alors qu'elle exerce dans la médecine générale depuis 17 ans.
«Il abuse de son autorité et me harcèle régulièrement. Il m'a changé six fois de service en l'espace de 10 mois afin de me briser le moral. Ces affectations ne sont pas justifiées. Il procède également à des ponctions sur mon salaire, me délivre des avertissements, des blâmes selon ses humeurs et ce, uniquement pour mes activités syndicales car il n'a rien à me reprocher sur le plan professionnel. Entres autres abus, il s'ingère également dans les problèmes internes au syndicat, ce qui est interdit par la loi. Le directeur de la santé a été informé de ces agissements mais il n'a rien entrepris pour faire cesser ces attaques. Nous pensons peut-être à saisir la justice si le harcèlement perdure», a-t-elle expliqué.
Le secrétaire général du SNPSP pour la région Centre a indiqué que les délégués syndicaux font l'objet de nombreuses atteintes au niveau de sa région.
«La directrice de l'EPH de Ras El Oued, wilaya de Bordj Bou-Arréridj, a suspendu quatre confrères pour leurs activités syndicales. Ils ont été arrêtés par la police dans l'enceinte même de l'hôpital pour avoir organisé un sit-in et réclamé la fin des abus d'autorité. Actuellement, ils sont toujours suspendus alors que la loi stipule qu'au-delà de 45 jours, les réintégrations sont automatiques. Cette directrice contrevient non seulement aux lois qui régissent l'exercice syndical mais également sur celles qui régentent notre secteur. A Boumerdès, des confrères ont entamé une grève pour les mêmes entraves, toutefois, ils ont dû stopper leur débrayage après quatre jours car le directeur de l'hôpital a attaqué en justice le bureau local. Un peu partout, des abus de pouvoir sont dirigés contre les membres de notre syndicat. Nous appelons les autorités à mettre fin à ces pratiques d'un autre âge», a-t-il interpellé.
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