LE RESPECT DE SOI, UNE ENERGIE RENOUVELABLE

On peut dire qu'elle est fossile et on a le loisir d'affirmer qu'elle est renouvelable. Elle est gérable et son exploitation offre la profusion des attentions et des sublimités écologiques pour atteindre le dernier étage des bienfaits de l'environnement. Elle est ancrée en chacun de nous et il n'est nul besoin de provoquer des émeutes pour maîtriser son intitulé. Elle est le respect de l'autre. Cette richesse-là, exploitable à merci et pour l'éternité, est la première énergie pour le développement durable et elle est sans coût.Respecter l'autre est l'arme fatale à portée de main contre tous les maux et elle n'induit en rien un hypothétique amour de l'autre car elle est d'abord et avant tout respect de soi. Le soi sans l'autre est un vide sidéral et l'on aurait tort de croire que la valorisation du soi serait la contestation de la civilité des autres.Brûler avec son automobile un feu rouge dans une intersection pour contester la priorité ordonnée aux autres est tout sauf une mise en valeur de soi. Il est le déni de la première intelligence humaine et de l'énergie de base pour la promotion sociale. Céder son siège à une dame dans un bus n'est pas une contrainte forcée devant elle et bien plus qu'un simple ressort de galanterie, il est prosternation aux pieds de soi et de son propre humanisme. Ne pas se conformer aux règles quotidiennes saines des comportements simples n'est pas une prise d'armes contre un système aussi délétère soit-il. Il est d'abord une montée suicidaire au maquis contre son propre soi.Il nous arrive parfois de ricaner quand on nous rapporte des anecdotes sur l'intérêt incommensurable qu'ont les Suisses pour leur environnement humain. Ils sont souvent traités avec ironie de tous les noms de coqs pour leur attachement viscéral au respect de soi et à celui des autres. C'est que bercés par notre infantilisme forcené, nous oublions qu'ils n'ont ni pétrole ni gaz de schiste. Ils ont beaucoup mieux et que c'est l'objet de nos ricanements qui leur ouvre les portes du bonheur et du progrès. Ils ont eu l'intelligence élémentaire de le comprendre. Depuis toujours et avant de se focaliser sur les analyses alambiquées de la haine de soi. Convaincus que l'amour des autres était d'abord l'amour de soi.