Algérie

Le réseau Jeanson revisitéCOMMEMORATION DU 52E ANNIVERSAIRE DU 17 OCTOBRE 1961



Le réseau Jeanson revisitéCOMMEMORATION DU 52E ANNIVERSAIRE DU 17 OCTOBRE 1961
Hommes et femmes du réseau Jeanson, sont honorés à titre posthume par les militants de la Fédération de France du FLN (1954-1962).Rendant un vibrant hommage aux militants français et européens qui ont soutenu la cause algérienne durant la guerre de Libération nationale 1954-1962, des dizaines de membres de la Fédération de France FLN, saluent et reconnaissent haut et fort, l'engagement des «porteurs de valises» qui ont épousé la cause algérienne au prix de leur vie. «L'idéal n'a pas de frontière. Hommes et femmes du réseau Jeanson ont ouvert leurs coeurs et portes de leurs maisons aux Algériens afin de les aider et soutenir dans la lutte pour l'indépendance du peuple algérien», a déclaré, jeudi dernier, Mme Akila Ouaret, membre de la Fédération de France FLN au Bastion 23 à Alger. Témoin oculaire des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris, Mme Ouaret garde encore des séquelles de la violence mortelle des forces coloniales françaises, qui ont dégénéré contre les Algériens qui ont dénoncé l'injustice et le colonialisme.
Ayant comparu devant les procureurs qui les ont jugés comme traîtres, 15 membres du réseau Jeanson, impliqués dans les activités de soutien en faveur de l'indépendance de l'Algérie, donnent une véritable leçon de justice aux magistrats colonialistes à Paris. «Nous n'avons pas trahi. Mais nous avons sauvé l'honneur du peuple en dénonçant la honte du pouvoir politique et colonial de l'Etat français qui se proclame des Etats de droit de l'homme, alors qu'il n'en est rien de juste», ont répondu dignement les inculpés contre les accusations des services du préfet Maurice Papon qui a ordonné la boucherie contre les Algériens à l'époque. Enregistrant un nombre qui dépasse les 400 morts en une journée, plus de 1400 blessés, plus de 3 000 manifestants sont placés dans les prisons et camps de concentrations, notamment à Frênes, Châtelet, Vincenne, sans compter les disparus. Les évènements du 17 Octobre 1961 à Paris ont démontré à l'opinion publique internationale, la justesse de la cause algérienne, d'une part, et l'atrocité du pouvoir colonial français, d'autre part,
Larbi Ouchekouh 79 ans, de son vrai nom Chekar Larbi un des membres du «groupe de choc» de la Fédération de France à Paris 11e dira «j'étais prisonnier à l'époque. Mais, on a entendu dire qu'il est question de plus de 200 personnes qui ont été jetées en une journée dans la Seine à Paris.» Dépourvu de tout document qui prouve son engagement, M. Larbi Ouchekouh se contente de dire souvent «j'ai fait mon devoir patriotique. Tant que le pays est indépendant du colonialisme français je n'attends pas de récompense», tout en souffrant de troubles comportementaux déplorables.
La révolution algérienne exportée au sol de la France
Ouvert le 23 août 1958, le 2e front du FLN de l'époque, a réussi à mobiliser des milliers d'Algériens qui se sont engagés dans le combat de la lutte de l'indépendance nationale, au point de sensibiliser des centaines de Français et Européens sur la légitimité de la cause algérienne. Moula Litim, membre de la Fédération de France, proche du réseau Jeanson, a souligné dans son intervention, que «les manifestants algériens étaient au nombre de 60.000 personnes environ. Des instructions ont été données, afin qu'aucune personne ne doit porter avec elle des objets tranchants ou provoquer des actes de violence», a-t.-il souligné avant d'ajouter que malheureusement, les manifestants ont été surpris par la brutalité des éléments de la police coloniale qui n'ont, en fait que renforcer et motiver davantage la détermination des Algériens pour l'indépendance du pays.
Par ailleurs, Mohamed Abad, président de l'association Mechaâl Echahid, organisateur de la rencontre, n'a pas hésité à lancer un appel du coeur afin de respecter la mémoire des martyrs, aussi bien du côté algérien qu'étranger qui ont libéré le pays du joug du colonialisme français. «Après plus de 50 ans d'indépendance nationale, le nom de Hadj Moussa Akhamoukh de Tamanrasset qui a pesé de tout son poids pour l'intégrité territoriale, ne porte aucun nom d'un établissement public», déplore-t-il, pendant que d'autres noms sont repris plusieurs fois, selon M. Abad, tout en remettant les pendules à l'heure à ceux qui passent leur temps et vie à critiquer, sans vraiment rien faire de bien pour le pays. «La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain: elle attire l'attention sur ce qui ne va pas.» disait Winston Churchill, du temps de la Seconde Guerre mondiale.


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