Algérie

Le réquisitoire de Saïd Sadi


Accusé d'être un traître par la classe politique pour avoir lancé un appel de boycott des élections présidentielles et pour avoir hissé le drapeau noir «de deuil» à la place de l'emblème national, le président du RCD s'en prend au candidat Abdelaziz Bouteflika et au Premier ministre.

Le drapeau noir «de deuil» était toujours hissé hier sur le siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a abrité une conférence de presse animée par Saïd Sadi qui s'est dit «en deuil pour la démocratie», portant un ruban noir sur son bras.

Le chef du parti RCD a critiqué sévèrement le chef du gouvernement et le chef de l'Etat. Il est écrit noir sur blanc dans une lettre ouverte au chef de l'Etat rédigée par les responsable du RCD: «Vous avez grevé le budget de l'Etat dans une campagne hystérique qui relève du viol de la cité algérienne, vous avez confisqué les médias et vous avez transformé toutes les institutions en comités de soutien». Et Saïd Sadi d'ajouter lors de sa conférence : «Alors que la pomme de terre est cédée à 80 dinars le kilo».

Saïd Sadi a dénoncé par ailleurs ce qu'il a qualifié d'utilisation des symboles de la nation dans la campagne électorale. «Comment peut-on abuser des martyrs en les réduisant à des gadgets décorant le fond des affiches pour mettre en valeur le candidat Bouteflika ?», s'est-il interrogé. Et d'ajouter : «Si jamais on met la photo du martyr Amirouche, on déposera plainte contre les responsables de cet acte». Pour Saïd Sadi, «le candidat Bouteflika n'a ni vision ni programme, il a seulement une manne financière...». Le patron du RCD s'en prendra également aux responsables de l'UGTA et aux «candidats virtuels».

Saïd Sadi dénoncera le «bradage des richesses» du pays en affirmant que «le pouvoir a une gestion opaque des hydrocarbures». Il ajoute que «le système en place a tribalisé l'Etat».

Enfin, Saïd Sadi a critiqué les grands projets menés aujourd'hui, en qualifiant le projet de l'autoroute Est-Ouest de «grand scandale financier». Avant d'ouvrir une parenthèse sur le métro d'Alger «qui n'arrive toujours pas à fonctionner».

Le chef du RCD accuse le président de la République d'«avoir humilié le Parlement algérien en lui faisant violer la Constitution le 12 novembre, alors qu'il n'avait pas vocation à porter des amendements engageant la nature et l'équilibre des pouvoirs», a-t-il ajouté .

Répondant aux propos tenus par le candidat Bouteflika lors de sa visite dans la wilaya de Tizi-Ouzou concernant les événements de 2001, Saïd Sadi affirme que «la liste des personnes ayant tiré sur les jeunes a été remise aux autorités».

Enfin, le parti a décidé de mener une campagne électorale à sa manière. Les dirigeants et des adhérents du parti ont affirmé qu'ils veulent organiser des marches pour «le deuil sur le sort de la démocratie dans notre pays».




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