Algérie

Le report pénalise les écoles privées



Le report à une date ultérieure de la reprise des cours dans les établissements de formation professionnelle, prévue au départ pour la fin du mois d'août, concerne les deux secteurs public et privé.À Sétif, les instituts, centres et écoles qui se sont préparés à ouvrir à la fin du mois en cours ont été destinataires d'une correspondance émanant de la tutelle pour le report de la rentrée des stagiaires. Les vingt écoles privées de la wilaya obéissant aux mêmes lois du secteur public seront ainsi obligées de prendre leur mal en patience.
"Nous étions prêts à accueillir nos stagiaires durant le mois d'août, cependant nous devons appliquer l'instruction ministérielle qui est tirée des décisions des pouvoirs publics. Cela a affecté les finances de l'institut, car nous assurons aussi des formations en langue et autres spécialités autres que le commerce, qui sont très demandées durant les vacances scolaires et universitaires, et a retardé les inscriptions pour la nouvelle année de formation.
Cependant, nous devons trouver les solutions idoines pour que les choses soient normalisées le plus tôt possible", dira Ali Mansouri, responsable de l'INCG (Institut national du commerce et de gestion), agréé depuis 2015.
Notre interlocuteur a tenu à indiquer que depuis la fermeture de son établissement, à l'instar des autres établissements du secteur à cause de la pandémie de coronavirus, son staff, composé notamment d'ingénieurs en informatique et de compétences en pédagogie, a développé une plateforme spéciale appelée Ruche pour le suivi des cours à distance, basée essentiellement sur l'interactivité. "Nous avons assuré à distance nos formations durant toute la période de Covid-19 en utilisant notre plateforme Ruche et les différents outils agiles et interactifs, et ce, jusqu'au 23 juillet passé. Nous n'avons pas beaucoup de retard à rattraper, cependant il est à noter que certains modules techniques nécessitent un enseignement-apprentissage en mode présentiel. Nos étudiants ont trouvé beaucoup de difficultés à assimiler certains modules techniques dont les mathématiques, les statistiques et la comptabilité. À cet effet, nous avons décidé de les reporter à une date ultérieure, à savoir dès que nous serons autorisés à rouvrir nos locaux qui sont fin prêts pour accueillir les étudiants en présentiel", nous dira notre interlocuteur, qui a tenu à souligner qu'en dépit du manque à gagner causé par la crise sanitaire, il n'a pas osé toucher les salaires d'une vingtaine de permanents de son établissement. "Nous avons enregistré un important manque à gagner durant cette période et nous n'avons pas été accompagnés financièrement à l'instar des autres entreprises. Nous attendons toujours un clin d'?il des pouvoirs publics", a-t-il conclu.
De son côté, la fondatrice et directrice de l'EMAE (école de management et administration d'entreprise), Mme Lynda Yaïci, a indiqué à Liberté que les instituts et écoles privés ont été carrément oubliés. "Depuis le mois de mars 2020, date du début de la pandémie, nous vivons dans un désarroi total et dans l'incapacité d'avoir une vision claire ou même une petite lueur de ce qui nous attend et de ce que nous devrions entreprendre pour faire face le plus intelligemment possible à la pandémie pour faire survivre notre institut, son personnel et ses formations", nous dira Mme Yaïci, qui a indiqué que son institut a eu l'expérience d'organiser des formations en ligne en partenariat avec une école belge de renom. "Notre objectif est de prouver à nos stagiaires et étudiants que la volonté existe en dépit des difficultés rencontrées. Cependant, pour ce mode de formation, nous avons du chemin à parcourir", explique-t-elle. Et d'ajouter : "Nous estimons que cette période a été dure pour tous, toutes activités confondues, notamment pour nous jeunes entrepreneurs exerçant dans le secteur de la formation. Nous avons l'impression d'être livrés à nous-mêmes avec en charge des conventions et des partenariats de formation suspendus. Ce que nous espérons aujourd'hui à l'approche de la rentrée, c'est que la tutelle ainsi que les autorités concernées nous facilitent les démarches pour reprendre notre activité sereinement et dans les meilleures conditions, sans contraintes ni obstacles bureaucratiques."
FAOUZI SENOUSSAOUI


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