Le rendez-vous des opportunités

Aujourd'hui 20 août, le peuple algérien célèbre deux évènements importants de son histoire : la commémoration de l'offensive du Nord-Constantinois le 20 août 1955 et celui du Congrès de la Soummam une année après. Deux rendez-vous jumelés devenus des fêtes identitaires où se rencontrent et se retrouvent ceux qui ont tout sacrifié pour combattre la puissance coloniale.A chaque édition, ce rendez-vous jumelé qui nous rappelle l'histoire de notre révolution, draine un grand monde. S'y mêlent des anciens moudjahidine des deux sexes, des enfants de chouhada, des universitaires, des hommes de culture et des citoyens. Il s'agit d'une occasion annuelle de retrouvailles dans le cadre d'un grand rendez-vous qui suscite un réel engouement au sein des populations algériennes. Les habitants de nos localités mettent un point d'honneur à se retrouver dans leurs contrées d'origine pour se remmémorer les moments passés ensemble dans un combat libérateur contre l'armée française. Lors de ces rendez-vous, les anciens moudjahidine et les enfants de chouhada se font un point d'honneur à organiser des animations diverses où se mêlent cérémonies officielles et conférences-débats. Dans la plupart des cas, le tout constitue des moments forts de cet événement du 20 août.
Vêtus de la tenue de maquisards qu'ils vêtiront pour la circonstance, les anciens combattants ne veulent aucunement se faire conter les grandes étapes de la Guerre de libération. Il s'agit pour eux, de moments de commémoration, de détente et de convivialité où ils s'invitent sur les lieux des festivités. Le but poursuivi, c'est la promotion de la culture endogène, de l'unité et du développement. En fait, ces retrouvailles entre frères d'armes, se limitent essentiellement à la commémoration des vieux souvenirs de combat livrés un peu partout dans nos djebels. Hormis la journée du 20 août qui leur appartient et qui a conservé son caractère historique et culturel à travers la narration de faits de guerre vécus par deux fois un peu partout à travers le territoire national, la quasi-totalité des autres fêtes identitaires est basée sur les réjouissances. A l'image de celles du 5 Juillet et du 1er Novembre pour ne citer que ces creusets historiques, les participants ne s'y intéressent que pour commémorer des faits d'armes.
Les autres aspects de ces retrouvailles ne priment pas sur les festivités. Du côté des universitaires et autres têtes pensantes, ces occasions devraient être exploitées autrement pour susciter et maintenir une dynamique locale de développement. Malheureusement, les politiciens avides de popularité, se retrouvent sur les lieux pour faire les yeux doux aux potentiels électeurs. Ils ne manquent pas d'exploiter ces rendez-vous populaires pour se montrer. Ce lundi 20 août 2018, ils ne vont pas déroger à la tradition. Depuis l'indépendance, nombreuses sont les communes qui servent de cadres à ce types de retrouvailles. La crise du logement et de l'emploi leur sert de starter pour faire croire qu'ils font bouger les choses. Les chefs-lieux de daïras sont bien placés pour accomplir cette mission. D'Est en Ouest et du Nord au Sud, nombreuses sont les communes qui l'accomplissent.
Du fait de la crise économique, des entreprises publiques ferment les unes après les autres. C'est pourquoi, des instructions ont été données pour qu'à l'occasion de cette fête identitaire du 20 août, veille aussi de la reprise sociale, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche et celle de la formation professionnelle des réflexions soient avancées. Elles devraient être enrichies par de nouvelles propositions avant d'être soumises aux décideurs. Les questions liées à l'épanouissement des jeunes et leur mise en contact avec les opportunités économiques, sont censées être les préoccupations de tous les instants.
Certes, des réalisations ont été enregistrées, mais elles sont loin de combler les attentes. C'est ce défi que doivent relever les populations des 48 wilayas en cette veillée de double fête commémorative de l'offensive du Nord-Constantinois le 20 août 1955 et celui du Congrès de la Soummam une année après suivies de l'Aïd El Adha. Un défi qui doit aller plus loin en mettant en ?uvre une bonne politique de promotion des opportunités de développement dans cette vaste étendue de terre fertile qu'est l'Algérie.