Algérie

Le rempart technologique



Le rempart technologique
Comment lutter efficacement contre le terrorisme sans attenter aux libertés des citoyens ' Les dirigeants ont beau rappeler le souci de ne pas saper les fondements de la démocratie, de ne pas sacrifier ses beaux et nobles principes en pareilles circonstances. Il paraît évident que celle-ci peut s'accommoder désormais de quelques « aménagements » et d'entorses. Quand l'unité de la nation est en jeu ou en péril, la démocratie se met toujours et partout entre parenthèses. Ce n'est pas seulement le regretté Slimane Amirat qui un jour, proclama préférer son pays à la démocratie. La France n'a-t-elle pas eu recours aux pouvoirs spéciaux en 1956 pour faire face à la révolution algérienne ' Dans beaucoup d'autres pays, l'état d'urgence, voire de siège, a suivi les périodes de grande tension. Qui a oubliéle Patriot Act promulgué par l'administration américaine dans le sillage des attentats contre les tours de New York en septembre 2001 ' Les exemples ne manquent pas où pour préserver l'ordre public, des mesures limitant le fonctionnement des institutions sont édictées. Un fait nouveau est apparu depuis quelques années, même si les ravages du maccarthysme dans les années 50 aux USA, sanctuaire du libéralisme, préfiguraient déjà cette évolution. Les restrictions peuvent s'appliquer de plus en plus aux individus. Les comportements sont appelés à se modifier et à s'adapter à une menace inédite. L'ennemi n'est pas identifié mais comme nous l'avons connu dans notre pays, il y a une vingtaine d'années ; il se fond dans la foule. La riposte doit s'appuyer sur de nouveaux moyens où le renseignement occupe une place de choix. Pour prévenir le danger ou lutter contre le terrorisme, se résoudre à restreindre le champ des libertés s'avère de plus en plus imparable. En dehors d'indécrottables idéalistes, la majorité des citoyens, même dans les pays developés, se résignent à voir rogner leurs libertés.On peut sans doute supposer que ce besoin de sécurité sécrète des intérêts financiers. Une sorte d'économie de la mort et de l'insécurité peut prospérer et s'alimenter de cette hantise. Il ne faut pas pour autant se leurrer. Le besoin de sécurité est, dans un monde où la violence n'épargne même pas les écoles et les hôpitaux, une nécessité objective. Elle a surtout un prix. Celui qui n'a rien à se reprocher préfère que son droit à la vie, d'où découlent tous les autres, soit préservé, quitte à se délester de certains attributs de la liberté. Le monde dans lequel nous vivons est, à bien des égards, paradoxal. Jamais en termes d'expression, de circulation, les hommes n'ont disposé d'autant de moyens et de possibilités pour exercer leurs libertés. La censure est contournée par l'explosion du Net et des chaînes satellitaires. Elle prend de plus en plus l'apparence d'une vieillerie d'un autre siècle. La mondialisation facilite les déplacements, les échanges... En même temps, l'évolution inouïe des technologies permet de renforcer le contrôle des mouvements des individus, d'exercer une surveillance... La liberté de chacun, a fortiori celle de celui qui s'adonne au mal, finit lù où commence celle de l'autre. En Algérie, la technologie s'est aussi mise au service de la sécurité. « Le système de contrôle via Internet que l'Algérie a introduit dernièrement va renforcer la lutte anti-terroriste », a précisé, dimanche dernier, le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. « Des résultats positifs et encourageants ont été enregistrés grâce à la surveillance des communications des recruteurs », a-t-il précisé. Contrairement à ce qui se dit et s'écrit, la surveillance peut s'avérer aussi un rempart contre le mal et les actes malfaisants.




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