Algérie

Le remaniement annoncé aujourd'hui


Plusieurs centaines de jeunes opposants ont dispersé, hier, dans le centre de Tunis, une manifestation de soutien au gouvernement d'union nationale, lors du premier face-à-face musclé entre partisans et adversaires du cabinet de transition, a constaté l'AFP. «Dégagez, vermine !» ont scandé des centaines de jeunes sur l'avenue Habib Bourguiba, artère centrale de Tunis, à  l'adresse du premier cortège de soutien au gouvernement de transition formé le 17 janvier.
Les manifestants pro-gouvernementaux, qui remontaient l'avenue, se sont heurtés à  des centaines de jeunes, parmi lesquels des supporters ultras de football, arrivant en sens inverse et les repoussant brutalement vers les rues latérales. Les opposants ont arraché à  leurs adversaires banderoles et pancartes affichant leur soutien au gouvernement, sans que les policiers présents à  proximité n'interviennent. La rue tunisienne demande chaque jour la démission du gouvernement d'union nationale, dominé par des caciques de l'ancien régime du président Zine El Abidine Ben Ali, renversé le 14 janvier par la Révolution du jasmin.
Les partisans du gouvernement avaient lancé des appels sur Internet et par SMS pour appeler à  descendre pour la première fois dans la rue hier après-midi. «Oui, oui au gouvernement d'union nationale !», «Non à  la vacance du pouvoir !», scandaient les manifestants, sur l'avenue Habib Bourguiba, sous les huées des protestataires exigeant au contraire la démission de l'Exécutif de transition. «Rendez-vous dans six mois», délai maximum dans lequel doivent se tenir les élections présidentielle et législatives et «UGTT, laissez le gouvernement réussir la transition», ont scandé d'autres à  propos de la centrale syndicale dont les militants veulent faire tomber le cabinet d'intérim. «Oui à  la démocratie, non au chaos», «La politique du tout ou rien ne mène nulle part», proclamaient deux banderoles.
Quelques incidents ont émaillé le départ de la manifestation, comme lorsqu'une manifestante a arraché la pancarte d'un partisan pro-gouvernement, qui a riposté en la frappant à  la tête avec son parapluie. Lunettes cassées et arcade sourcilière en sang, la manifestante a continué à  scander «Le peuple va faire tomber le gouvernement !» avant d'être secourue par ses camarades. Plusieurs centaines de personnes qui étaient venues avec l'intention de proclamer leur soutien au gouvernement de transition sont restées sur les trottoirs de l'avenue Bourguiba, n'osant pas se joindre aux marcheurs qui se faisaient bousculer par de petits groupes d'opposants se ruant vers eux en les insultant. Ces derniers étaient jeunes et beaucoup portaient des écharpes ou des maillots de clubs de football. Tôt dans la journée, des supporters ultras s'étaient rassemblés sur l'avenue. Dans la foule des hésitants, les commentaires allaient bon train sur la situation en cours. «Je ne pense pas qu'on va s'en sortir comme ça et je crains que l'armée finisse par prendre les choses en main», murmurait un homme d'âge mûr au petit groupe qui l'entourait.
A quelques kilomètres de là, des milliers de personnes rassemblées devant le siège du Premier ministère continuaient par ailleurs, comme chaque jour depuis une semaine, à  exiger la démission du gouvernement de transition, en raison de la présence en son sein de caciques de l'ancien régime Ben Ali.
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