Alors que l'on pensait que la problématique des bidonvilles était en voie de règlement, il apparaît qu'il n'en est rien et que les retards enregistrés dans la concrétisation des programmes de logements dans les grandes villes, l'absence de transparence dans la distribution des unités réceptionnées ces dernières années et les pratiques frauduleuses d'un certain nombre de demandeurs ont sérieusement compromis le programme national de résorption de l'habitat précaire. En tous cas, l'éradication des centaines de milliers de bidonvilles qui ceinturent les grands centres urbains n'est probablement pas pour demain. Parmi les retombées des années de terrorisme que l'Algérie a subies, pendant toute une décennie, la bidonvilisation massive des grands centres urbains qui se sont vu ceinturés par des centaines de milliers d'abris de fortune, construits à la hâte par des citoyens qui venaient de tout quitter pour fuir les hordes terroristes. Préoccupés par les graves troubles qui agitaient le pays, les Algériens ne se sont presque pas rendu compte des nouveaux quartiers qui venaient se greffer à leurs villes dans l'anarchie la plus totale, induisant de nouveaux comportements et de nouvelles m?urs. Alger, Oran, Annaba, Constantine, Chlef ou Laghouat, presque aucune grande ville n'a échappé au phénomène qui est devenu l'un cauchemar autant pour les habitants des bidonvilles que pour les pouvoirs publics. Depuis le début des années 2000 tous les repères ont été bouleversés et les autorités locales devaient prendre en considération de nouvelles donnes, dans les politiques qui devaient se mettre en place: une autre démographie, une urbanisation différente, de nouveaux comportements sociaux... ce qui compliquait d'autant plus la tâche que les pouvoirs publics, qui ont préféré fermer les yeux sur cette bidonvilisation massive, étaient mis devant le fait accompli. Aujourd'hui, malgré les opérations d'éradication d'un certain nombre de bidonvilles et le relogement de leurs habitants, la situation demeure inquiétante, l'offre en logements ne répondant toujours pas aux besoins exprimés. A Oran, par exemple, 1 600 unités seulement ont été réceptionnées sur un programme qui prévoit la réalisation de 11 000 logements pour les habitants des quartiers précaires. Un retard que les concernés vivent très mal et dénoncent, souvent très violemment, dans la rue. Le dernier mouvement de colère enregistré dans la capitale de l'Ouest a été le fait, en novembre dernier, des habitants du douar Cheklaoua, bidonville situé près du quartier de Petit Lac. Trop de promesses non tenues et des conditions de vie indignes ont eu raison de la patience de ces familles, dont certaines affirment avoir introduit leurs demandes en 2001 déjà. Avec Cheklaoua, et tenant compte des démolitions qui ont touché de nombreuses constructions illicites, Oran compte aujourd'hui encore un peu plus d'une centaine de bidonvilles qui exigent des pouvoirs publics d'accélérer les programmes de construction, à la fois, pour offrir un cadre de vie décent aux demandeurs et pour conférer à Oran le visage qui lui sied.S. O. A.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Ould Ali
Source : www.latribune-online.com