Algérie

Le relâchement derrière la propagation du Covid-19



La grande disponibilité du vaccin anti-Covid-19 n'a pas drainé la grande foule dans les structures sanitaires, conséquence : la menace et le risque pandémique seront plus grands. Les cas de la Covid-19 sont en hausse avec 189 nouvelles contaminations recensées en moyenne chaque jour. Cela représente 13% du pic des infections.Le 6 novembre dernier, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, avait rassuré les Algériens d'une maîtrise de la situation sanitaire et d'un pouvoir de traitement sanitaire à tous les niveaux si le pays fera face à une nouvelle vague de la Covid-19 quelle que soit sa gravité. La fermeture des écoles scolaires dès aujourd'hui avant la date butoir des vacances scolaires de l'hiver rentrent dans cette logique à savoir : la maîtrise et l'ajustement des mesures sanitaires suivant la conjoncture et les données sanitaires.La décision d'hier du ministère de l'Education nationale de recourir à la fermeture «préventive»des établissements scolaires des trois paliers suite à la détection de plusieurs cas positifs parmi les élèves, enseignants et personnels administratifs, en réaménageant le calendrier des vacances scolaires de l'hiver au 9 au lieu du 16 décembre prochain, était prévisible. Cela confirme que le combat au Covid-19 est activement permanent et que le relâchement par la société civile constaté depuis des mois en est une cause de ce rebondissement inquiétant. Il s'agit d'une réplique face à un risque biologique. En d'autres termes, on assiste à un scénario semblable à celui du mars 2020, la période durant laquelle la pandémie avait fait son apparition au pays et durant laquelle tous les établissements scolaires ont été fermés avant même les vacances scolaires du printemps. Craignant le pire, le ministère de l'Education nationale a beaucoup appris de cette leçon, et pour cette fois-ci, il a agi rapidement en fermant dès aujourd'hui les portes des établissements scolaires de l'ensemble du pays, et surtout d'exiger le vaccin pour l'ensemble des enseignants et personnels administratifs relevant desdits établissements scolaires, où une vaste campagne de vaccination sera organisée à leurs profits du 12 au 16 décembre prochain à travers tous les établissements scolaires (trois cycles). Ce nouveau recours à la fermeture des écoles scolaires avant même d'atteindre la date butoir des vacances de l'hiver est synonyme d'un grand relâchement de la société civile face au combat contre la Covid-19. Un relâchement total du protocole sanitaire et un désintérêt général des mesures sanitaires sont constatés partout dans les villes, les rues, les lieux de travail, les places publiques, les salles des fêtes, alors que dire de la récente campagne électorale marquée, malheureusement, par une négligence totale des organisateurs et assistants des meetings et rassemblements. C'est à cause de cet affaiblissement fait par l'humain que la pandémie a résisté et continue à sévir tant que le protocole sanitaire n'est pas respecté à la lettre ni même appliqué par bon nombre d'Algériens. Les images sont indescriptibles dans les marchés de fruits et légumes, dans les places publiques, dans les stations de bus, au niveau des APC, dans les grands commerces, dans les cafétérias et même à l'intérieur des bus où sont entassés des dizaines d'usagers sans bavettes. Une charge humaine importante, loin de respecter la distanciation sanitaire, est observée dans les bureaux de poste, où les queux interminables sont toujours omniprésentes et beaucoup de gens ne portaient pas le masque sanitaire pourtant salutaire. Les bureaux de poste enregistrent, chacun, une moyenne de 1.000 transactions par jour, un rush. Une affluence considérable due notamment au dysfonctionnement de certains appareils de distribution automatique de billets de banque par carte. Aussi, l'amende de 10.000 dinars infligée par les autorités pour le refus de mettre les bavettes n'a pas réussi à raisonner ceux qui refusent de participer à la lutte contre le Coronavirus. Malheureusement, une frange de la population refuse toujours de croire que la menace biologique est permanente dans le temps, et quelle risque de devenir plus mortelle si les barrières sanitaires ne sont pas respectées par tout le monde. Un comportement irresponsable et une mentalité inadaptée dans une conjoncture biologique menaçante qui peut coûter cher dans les prochaines semaines, voire en pleine période saisonnière la plus cruciale, l'hiver. Sofiane Abi


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