Le règne des végétaux

Malgré ses discours d'austérité nationaliste, Ouyahia avait 30 milliards sur son compte et Haddad probablement 10 fois plus, tout comme Oulmi ou Sellal, ultra-riches parmi les riches dans un pays profondément antilibéral, où le moindre dinar en plus est suspect.Si on additionne ces sommes, on tombe sur des chiffres astronomiques en n'ayant rien fait d'autre, que du montage sur kits importés, des routes avec du goudron pas cher et l'entremetteur entre le payeur et le receveur. Rien ne se créant et tout se transformant, on peut se demander comment l'Algérie, matrice de terres sèches, d'histoire sanglante et de ressources naturelles très contrôlées, peut-elle générer autant d'argent à partir de pas grand-chose ' Par succion du tuyau, la source principale étant les budgets publics, attributions de marchés ou prêts bancaires par proximité ou liens para-familiaux, et la source derrière la source étant le pétrole.
Quoi encore derrière ' Un puits, qui plonge au plus profond de la terre pour en tirer le précieux liquide noir ou ce gaz si rentable, pompé par de pauvres mains sahariennes dirigées par des entreprises étrangères. Qu'y a-t-il encore derrière ' Des végétaux morts il y a des millions d'années, enfouis sous terre et macérés naturellement jusqu'à l'obtention d'hydrocarbures. Si on plante des arbres demain, dans 50 millions d'années le descendant d'Ouyahia va-t-il refaire surface '
On ne sait pas, car peut-être que le pétrole n'aura plus cours alors, ce que rejoint le discours de l'actuel Président, théorique et populiste sur la nécessité d'oublier le pétrole, l'Algérie recelant du diamant, des fraises et du zinc galvanisé. Mais on comprend ce mépris du yaourt, tiré du lait, de la vache et du règne animal pour Ouyahia, qui sait que seul le végétal compte. C'est l'ironie de l'histoire, lui et ses collègues vont végéter en prison, arrosés d'eau et un peu d'éléments ainsi que de quelques rayons de soleil dans la cour. Comme des plantes, mais qui ne produiront pas une goutte d'essence.