Algérie

Le registre fait de la résistance '



Le registre des doléances peut-il encore, à l'ère du numérique, atteindre son objectif en matière de prise en charge des préoccupations du citoyen et ?uvrer à la mise en place des mesures nécessaires pour remédier aux lacunes ' Au mois de décembre dernier, le médiateur de la République a, lors de deux sorties sur le terrain, plaidé pour la réactivation du registre des doléances, qui permet «d'assurer une interaction entre le citoyen et l'administration», avait-il relevé. Non sans souligner que ce registre se veut un maillon important prôné par le président de la République, qui est soucieux des moindres détails «pour répondre à toute préoccupation qui concerne le citoyen en premier lieu».C'est que le président de la République avait, lors de la tenue d'un Conseil des ministres en décembre, qui précédait ces sorties, donné instruction pour la consécration d'une journée de réception des citoyens et la relance du registre des doléances dans les administrations publiques, et il fallait bien s'y astreindre. Sans faire l'effort de mieux faire. Le registre des doléances peut, certes, constituer un mécanisme à la disposition des citoyens, pour exprimer leurs plaintes face à la machine bureaucratique, et des responsables eux-mêmes, consciencieux, qui peuvent sur la base de ces plaintes corriger les aberrations administratives et les injustices commises par des fonctionnaires malhonnêtes, mais depuis qu'il trône dans les coins des guichets des administrations, il n'a jamais été d'une grande utilité. Peu de responsables y attachent de l'importance et rares sont les citoyens qui croient en son efficacité, pour aller jusqu'à rédiger des plaintes et s'attendre à une réponse dans ce sillage.
On se demande même si ce n'est pas un moyen sûr pour étouffer les doléances, vu l'absence de suivi de ce registre par les responsables hiérarchiques, son retrait des guichets ou carrément son changement quand il est trop noirci ' Contrairement au procédé numérique, à la portée de tous, citoyens et responsables, au bout d'un clic là où on se trouverait. Pourquoi alors rester à l'ère du papier sur ce plan du traitement des doléances des citoyens ' Cela arrange certainement les bureaucrates, qui sont assurés que les plaintes ont une chance infime d'être suivies. Et puis, ces mêmes responsables, les plus hauts au sein de la hiérarchie administrative, ne savent-ils pas qu'une startup a remporté, en juillet 2022, le concours du président de la République de la meilleure plateforme des doléances des citoyens ' Une plateforme qu'on avait présentée comme très performante en matière de «traitement rapide des doléances et qui ne manque ni de volume ni de complexité» pour jouer un rôle important de relais entre les services de l'Etat et les administrés.
La performance des techniciens de la startup a été saluée par les membres du gouvernement qui ont assisté à la cérémonie de remise du prix. Et, plus étonnant encore, les services de la Présidence ont commandé ce travail pour améliorer le rendement de l'administration publique et moderniser son fonctionnement. Comment se fait-il, alors, que le président Tebboune, qui encourage à fond les startups, et le médiateur de la République en viennent à parler d'un registre de doléances cinq mois après la présentation de cette plateforme des doléances des citoyens '


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