Algérie

Le régime syrien tire sur la foule





Pour la troisième journée consécutive, des milliers de manifestants, inspirés par les mouvements en Tunisie et en Egypte, ont défilé dans cette ville à 120 km au sud de Damas, pour réclamer libertés et réformes politiques dont la levée de la loi d’urgence en vigueur depuis 1963. Un manifestant, Raëd Akrad, a «été tué par une balle réelle», et deux des plus de 100 blessés ont été atteints à la tête et sont «dans un état très grave», a affirmé un militant des droits de l’homme à Deraa. Au total, cinq manifestants ont été tués depuis le début des manifestations vendredi à Deraa. «Les forces de sécurité aidées par la police ont tiré des gaz lacrymogènes contenant des produits toxiques et ont tiré à balles réelles sur les manifestants dont le nombre dépassait les 10 000 personnes», a dit ce militant à l’AFP. Deraa «est devenu un volcan de feu», criait-il au milieu de la manifestation qui se déroulait dans la vieille ville avant de s’étendre à d’autres endroits. La mosquée Al Omari, transformée en «hôpital de campagne», accueillait les blessés. «Des coups de feu ont été entendus dans différents endroits de la ville, et les affrontements se poursuivent entre manifestants et forces de l’ordre», a-t-il dit. Parallèlement, une délégation gouvernementale s’est rendue à Deraa pour présenter ses condoléances aux familles de deux manifestants tués vendredi. Elle est composée du vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, et du ministre de l’Administration locale, Tamer al Hijé qui a souligné, selon l’agence officielle Sana, que le président Bachar Al Assad, «a donné des consignes pour prendre des mesures nécessaires pour sanctionner les responsables» de la mort de manifestants. Mais cette délégation a été mal accueillie par les manifestants qui ont crié : «Celui qui frappe son peuple est un traître», selon ce militant.  Le gouvernement a tenté de faire baisser la tension en annonçant la libération des manifestants.
Un groupe de 15 enfants qui avaient été arrêtés pour avoir écrit des slogans anti-régime sur les murs à Deraa seraient parmi les libérés. Samedi, des dizaines de manifestants ont été arrêtés et plusieurs autres blessés par les forces de sécurité à Deraa, selon des militants des droits de l’homme, au lendemain d’une manifestation dans cette ville qui a fait au moins quatre morts. Le mouvement de protestation en Syrie a été lancé le 15 mars à Damas après qu’un appel d’une page facebook intitulée «La révolution syrienne contre Bachar Al Assad 2011», à des manifestations pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi d’urgence ni tribunaux d’exception, sans corruption ni vols ni monopole des richesses». 
 


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