La normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste a été officialisée après l'atterrissage, mardi à Rabat, du premier vol commercial en provenance d'Israël aux termes d'un accord annoncé il y a 13 jours en violation du droit international et des décisions de l'ONU concernant les causes palestinienne et sahraouie.L'avion transportait une délégation israélo-américaine, à sa tête le gendre et conseiller du président américain Donald Trump Jared Kushner.
La délégation a été reçue par le roi Mohamed VI en présence notamment du PDG de la Société de financement du développement international des Etats-Unis, du Conseiller du roi et du chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Auparavant, la délégation israélo-américaine avait effectué une visite au Mausolée Mohammed V .
Au cours de cette visite, quatre accords ont été signés dans divers domaines entre le Makhzen et l'entité sioniste qui se sont engagés à reprendre "les contacts officiels", selon un communiqué du Palais royal rendu public à l'issue de la visite.
Pour rappel, le régime marocain et l'entité sioniste avaient échangé des "bureaux de liaison diplomatiques", à la suite des accords d'Oslo de 1990 bien que ces bureaux aient été fermés après l'Intifadha palestinienne de 2000. Mais ils ont eu des contacts dans les coulisses et quelque 30.000 à 50.000 Israéliens continuaient de se rendre au Maroc chaque année, ce qui fait que l'accord de normalisation n'est qu'une simple officialisation.
A l'issue de la visite de mardi, le Makhzen s'est engagé également à appliquer les décisions et mesures annoncées dans le "deal" du 10 décembre, conclu, rappelle-t-on, en contrepartie d'une reconnaissance par l'administration Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé.
La décision de Trump, annoncée dans un tweet, a été vivement dénoncée par de grandes personnalités américaines et à travers le monde y voyant "une trahison" et "une menace" pour la sécurité dans la région.
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Des appels ont été également lancés à travers le monde pour l'annulation de la démarche de Trump, qui viole les décisions du Droit international, la charte des Nations unies, et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité onusien, d'autant plus que le président américain sortant compte ouvrir un "consulat" dans la ville sahraouie occupée de Dakhla.
Dans ce contexte, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a estimé lundi dernier que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, aurait dû saisir le conseiller juridique pour rendre un avis concernant l'ouverture de représentations diplomatiques dans un territoire non autonome.
S'agissant de la récente annonce de Trump, M. Chergui a indiqué que la réaction du Secrétaire général de l'ONU a été "claire et sans équivoque" en affirmant que le statut du Sahara occidental reste inchangé et ne peut changer en fonction de décisions unilatérales.
Et au Maroc même, la normalisation des relations entre le Makhzen et l'entité sioniste a suscité des réactions de la population et d'ONG marocaines qui ont exprimé leur indignation et "un sentiment d'humiliation", en dénonçant, un "désastre" et une "trahison" de la cause palestinienne.
En parallèle, plus de 200 scientifiques, universitaires, hommes politiques ou encore juristes marocains avaient signé la semaine passée une pétition dans laquelle ils "condamnent la normalisation des relations diplomatiques" entre le régime marocain et l'entité sioniste, et assurent que "la cause palestinienne demeure au centre des préoccupations des Marocains".
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Posté Le : 23/12/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz