A partir de Charm Echeikh (Egypte), le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra rappelle aux officiels arabes l'un des principes intangibles de l'Algérie, celui de ne pas intervenir militairement en dehors des frontières du pays.D'une manière subtile, très diplomatique, Lamamra fera savoir que l'Algérie ne s'inscrit pas dans cette logique de création d'une force arabe commune proposée par le président égyptien Abdelfettah Al Sissi, lors de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.«L'Algérie n'autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors des ses frontières», a ainsi répondu le MAE algérien à la proposition du président égyptien.Il va sans dire que Lamamra ne fait que réaffirmer un des principes de l'Algérie clairement notifié dans la Constitution du pays.Il reste que cette réponse de Lamamra est agrémentée de beaucoup de diplomatie, empreinte de sagesse dans le sens de redéfinir les priorités traduisant la nécessité de focaliser les efforts consentis par la communauté arabe dans l'objectif d'assurer une stabilité dans chacun des pays arabes.Et c'est en sens que le MAE algérien évoquera «l'expérience africaine», selon lui avérée, et qui pourrait, dira-t-il, «servir de référence dans tout examen des fondements de la sécurité collective».Par ce propos dont Lamamra a fait part à l'issue de son entretien avec son homologue omanais, Youssef Ben Aloui, qu'il a rencontré à Charm Echeikh, le MAE algérien a fait sans doute allusion aux vertus du dialogue ayant tant contribué, entre autres, à restaurer un climat de paix progressif dans un pays comme le Mali qui se sort de mieux en mieux de ce conflit menaçant sa stabilité et la sécurité de son peuple.On comprendra alors des propos du chef de la diplomatie algérienne que «l'expérience africaine» pourrait s'appliquer pour résoudre les situations conflictuelles sévissant au sein des Etats arabes à condition, dira Lamamra, que «tous les maillons de ce système doivent s'enchaîner de manière solide et cohérente».«Pour ce faire, il convient de focaliser sur la sécurité et la stabilité dans chacun des pays arabes», a encore préconisé le MAE algérien.Et d'ajouter : «Des mesures préventives doivent également être prises dans chaque pays afin de pouvoir construire en son sein une société tolérante et complémentaire où règnent justice sociale et bonne gouvernance».Et dans le cas où ces éléments venaient à manquer ou alors que les moyens permettant l'aboutissement à une solution faisaient défaut à ce moment-là «nous devrions penser à exploiter au mieux les moyens prévus par les chartes de la Ligue arabe et de l'ONU, tels le déploiement des forces de maintien de l'ordre. Les pays dont les Constitutions permettent de telles actions sont en mesure d'agir dans ce cadre», a argué le ministre algérien. De ce fait, Lamamra qui dit prendre acte de la proposition soumise par le président Abdelfettah El Sissi concernant de telles initiatives au service de l'action arabe commune et de la sécurité dans les pays arabes estime qu'il est aussi nécessaire «de tirer les bons enseignements à partir des précédentes expériences».Il persiste et signe en affirmant que l'Algérie n'interviendra pas militairement en dehors de ses frontières, mais pourrait toutefois apporter un soutien logistique au-delà de ses frontières sans pour autant impliquer ses troupes armées. Un réglement pacifique pour le Yémen est un impératif D'autre part, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé que la récente détérioration de la situation sécuritaire au Yémen et l'élargissement du champ des affrontements armées «nous interpellent et nous préoccupent grandement».«Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'alternative au dialogue et le règlement pacifique est un impératif. Il est nécessaire de consacrer l'unité et de s'orienter vers de nouvelles perspectives dans un cadre démocratique qui consacre la concorde et le dialogue entre belligérants yéménites appelés à resserrer les rangs face au terrorisme», a déclaré Lamamra, cité par l'APS, en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.Il estime que le Yémen était en mesure d'instaurer une paix interne, souhaitant l'arrêt des affrontements et l'entame d'un dialogue inclusif sous le parrainage de l'ONU, en réponse à l'appel des pays du Golfe au dialogue que l'Arabie saoudite est prête à abriter.Concernant les efforts de l'Algérie visant à aider les belligérants libyens à trouver une solution politique à la crise en Libye, Lamamra a souligné que l'Algérie ?uvrait avec le gouvernement libyen et tous les pays voisins à aider les parties en conflit «à dépasser les différends par le biais d'un dialogue national inclusif pour réaliser une réconciliation nationale et construire des institutions démocratiques», qualifiant la démarche «d'inévitable».Il a, en outre, souligné l'impératif d'aider les belligérants libyens à créer un gouvernement d'entente qui soit en mesure de gérer les affaires du pays durant la phase de transition, en attendant l'organisation d'élections en Libye conformément à la nouvelle Constitution.«Il sera question par la suite de créer une armée nationale libyenne dans le même cadre, car il s'agit là d'une partie intégrante de la solution pacifique escomptée», a-t-il précisé.
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Posté Le : 27/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K A
Source : www.letempsdz.com