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«Le réflexe Google»



«Le réflexe Google»
Une étude américaine conclut que les internautes utilisent les moteurs de recherche comme une mémoire externe, réduisant ainsi leurs efforts de mémorisation. On se demande toujours si Google nous rendait stupides, puisque les scientifiques s'interrogent désormais sur l'influence des moteurs de recherche sur notre mémoire. L'étude de Betsy Sparrow de l'université de Columbia, révélée par le magazine Science, met en avant le fait que l'internaute fait moins d'efforts de mémorisation quand il sait qu'il pourra retrouver l'information par la suite. Elle démontre également que quand il ne connaît pas la réponse à  une question, il se tournera quasi systématiquement vers un moteur de recherche. C'est ce qu'on appelle le «réflexe Google». Cela ne veut pas dire pour autant que l'utilisation de ces outils altère notre capacité de mémorisation. L'étude oublie de préciser que les moteurs de recherche renvoient souvent vers des sites comportant des éléments de texte, des photos, du son… Ces multiples supports facilitent la mémorisation car ils sont plus susceptibles de toucher les différents types de mémoires (visuelle, auditive, motrice…). La mémoire n'étant pas infaillible, le cerveau n'est pas capable de tout enregistrer machinalement. Ainsi, on retient plus facilement ce qui nous intéresse et ce qui nous affecte personnellement. Notre capacité de stockage d'informations n'étant pas infinie, le cerveau opère un tri sélectif. Internet ne fait que démultiplier le nombre d'informations accessibles. En trois clics, on peut écouter le dernier hit d'un groupe punk underground islandais ou connaître le classement de la ligue d'échecs soudanaise. Face à  cette abondance de données, le cerveau fait des choix. La mémorisation étant une question de motivation, on fait par conséquent moins d'efforts pour retenir une information que l'on pense pouvoir retrouver. Si, comme l'étude le montre, il est probable que l'on retienne moins bien une information disponible sur Google, cela ne veut pas pour autant dire que l'on oublie tout ce que l'on apprend. Une partie du souvenir reste gravée dans notre inconscient. L'autre nous permet de retrouver le chemin vers cette «mémoire externe». Ainsi le cerveau, plutôt que de retenir le contenu d'une bibliothèque, apprendra la méthodologie pour accéder à  un passage précis dans un livre. L'étude n'explique pas si la mémoire fonctionne de la sorte par paresse, par simplicité ou sous l'impulsion d'un mécanisme plus ancien. Ainsi, si les conclusions de l'étude s'avèrent peu surprenantes, elles confirment, néanmoins, la capacité d'adaptation de notre mémoire (la plasticité du cerveau) et l'ancrage de Google dans notre quotidien.  


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